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Transport routier de voyageurs / PRISE EN MAIN
architecture avec relais et médiateur. En option, une boîte ZF 6AP EcoLife2 à conver- tisseur de couple est disponible. Tout dépendra donc de l’usage du véhicule : plus il sera routier, plus la boîte robotisée Scania sera adaptée. Plus la vitesse commerciale sera basse, plus on aura intérêt à privilégier la boîte automatique. Pour notre prise en mains, réalisée dans le Val de Loire, la boîte Scania Opticruise a donné toute satisfaction. Mais dans cette définition de base, les conducteurs ne devront pas oublier de revenir au Neutre pour préserver la butée d’embrayage d’usures prématurées. A bord, ce qui sur- prend, c’est le sentiment de confinement, un phénomène essentiellement dû à la présence de vitrages fortement teintés. Un choix assumé par Scania France qui privilégie ce montage (en série) afin de limiter le recours à la climatisation (option- nelle). Mais l’ambiance intérieure en pâtit
et ce côté ténébreux fait que l’on éprouve un soudain sentiment d’éternité à son bord. L’accès à bord est également rendu mal- commode par une articulation de porte avant très intrusive au niveau de l’emmar- chement. C’est la contrepartie d’une garde au sol préservée sur le côté avant droit. La sellerie, pourtant modifiée par rapport au modèle initial, a été jugée comme ferme, voire très ferme. Peut-être que le Centre d’adaptation et de préparation Scania France pourrait envisager d’autres mon- tages de sièges en alternatives aux clients souhaitant exploiter cet autocar sur des missions interurbaines, voire d’excursion. Les passagers, surtout à l’avant, ont pu s’agacer de quelques bruits de mobilier, émanant en particulier de la cloison du conducteur. Quant au moteur, il a été éga- lement jugé comme sonore. La finition inté- rieure est honorable. Mais tel ne fut pas le cas de la carrosserie, avec des panneaux
de portes de soutes qui n’offraient pas le même dégagement en hauteur une fois relevés ! Nous eûmes également droit au gag de la porte arrière dont les battants étaient désynchronisés, ce qui empêchait sa fermeture complète. Higer a décidément toujours du mal avec les portes... Une fâcheuse constante chez ce carrossier. Les mécaniciens apprécieront sur la ver- sion GNV sans climatisation une bonne accessibilité à la mécanique. Les plus grands déploreront juste un capot poten- tiellement agressif pour ceux qui dépas- sent 1,85 m. Le fait de ne plus avoir tout le système de post-traitement Diesel Euro VI-E et de le voir remplacé par un unique catalyseur 3 voies fait gagner beaucoup d’espace. Une bonne nouvelle pour l’en- vironnement moteur car la combustion du GNV est très exothermique. Ce qui explique la présence des louvres à l’arrière sur le capot moteur. C’est d’ailleurs un
Le Fencer 6 arbore fièrement ses logotypes Scania, et vu du Il ne faut pas hésiter sur route et en insertion autoroutière à y
poste de conduite, l’origine du châssis est évidente. Dans le même temps, l’origine Higer de la carrosserie n’est pas explicite. La planche de bord reprend toutes les commandes et les affi- cheurs du groupe. On a d’ailleurs particulièrement apprécié l’association analogique et numérique du modèle de la prise en mains. Dommage que l’ordinateur de bord ne délivre que très peu d’informations sur la version GNV. Autre héritage Scania, très agréable, l’ergonomie des commandes et l’amplitude de réglages du poste de conduite (siège et volant). La conception du plancher et de la colonne de direction ne mérite que des éloges. On regrette juste la rareté des espaces de rangements mais on appréciera tout de même le porte-bouteille. La mise en route apparaît rapide pour un véhicule fonctionnant au GNV ce qui est appréciable. Depuis le poste de conduite le volume sonore est faible tant que l’on ne s’aventure pas sur autoroutes où quelques bruits de flux d’air sont perceptibles sous le plancher ou derrière la calandre. Bizarrement c’est plutôt la boîte Scania Opticruise2 qui s’entend le plus depuis le siège conducteur. Elle égrène docilement ses clac-clac aux changements de rapports. Elle nous a impressionné par sa pertinence dans ses choix de rapports. Il est très facile de la piloter au doigt (de pied) et à l’œil. Le rétro contact à l’accélérateur n’est pas un gadget car le moteur gaz monté en série n’est pas un monstre de couple.
aller franchement avec l’accélérateur, la boîte fera le reste avec beaucoup de pertinence. C’est elle qui contribue grandement à l’agrément de conduite de ce modèle. La visibilité directe pâtit des épais montants. C’est flagrant côté gauche avec un véritable angle-mort piégeux lors des changements de file. Quant au rétroviseur d’accostage, il est tellement inefficace qu’il ne doit être là que pour les besoins de l’homologation. Au final, le champ de vision est juste moyen mais les essuie-glaces ont la bonté de dégager une belle surface. A propos des rétroviseurs, ces derniers seront à l’avenir à réglage électrique, un prérequis indispensable à la sécurité d’emploi de cet autocar de 13 m de long. Le rayon de braquage est bon mais le comportement routier sur chaussées dégradées n’est pas aussi souverain qu’on pourrait le souhaiter. Le véhicule a un peu tendance à « engager » sur les routes bosselées et c’est un peu désagréable. Le freinage n’appelle aucun commentaire particulier -le parcours de prise en mains d’environ 130 km était peu exigeant pour les freins-, on a pu en apprécier la progressivité. Le ralentisseur hydraulique est également bienvenu mais il ne faut pas hésiter à bien anticiper malgré tout afin de laisser le temps à la boîte de vitesses d’effectuer les rétrogradages qui en amélioreront les perfor- mances de retenue.
18 MOBILITÉS MAGAZINE 68 - JUIN 2023
L’avis du conducteur / Fencer 6