Page 11 - MOBILITES MAGAZINE N10
P. 11

Actualités / decemBre
FERROVIAIRE
Pour la Fnaut, le TGV ne dessert pas trop de gares
Depuis longtemps, la SNCF se plaint du coût de la desserte par TGV hors des lignes à grande vitesse, et le gouvernement semble venir à sa rescousse. La SNCF re- vient à la charge en évoquant comme argument, par l’inter- médiaire d’Elisabeth borne, ministre déléguée aux Trans- ports, un avis de la Cour des Comptes qui, dans un rapport publié en octobre 2014, lançait déjà la polémique. Elle estime
que l’on obtiendrait une meil- leure utilisation des LGV et une meilleure rotation du parc de matériels à grande vitesse, si l’on évitait au maximum les circulations de TGV sur lignes classiques... Traduction : il faut diminuer le nombre de gares desservies.
« Le nombre des gares des- servies par le TGV doit être maintenu », estime à contrario la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des
Transports (Fnaut), pour qui « le nombre des gares des- servies par TGV n’est pas ex- travagant ». Selon l’association, « si on enlève les gares [de dessertes] saisonnières (sta- tions balnéaires ou de sport d’hiver) ou celles qui se situent dans les pays voisins, le nom- bre des gares desservies par le TGV (230 environ) est très voisin de celui (150) des gares desservies par l’ICE en Alle- magne, dont la superficie n’est
égale qu’aux deux tiers de celle de la France ». Pour la Fnaut, « les arrêts sur lignes classiques sont un atout éco- nomique. Il faut au contraire créer des arrêts supplémen- taires et améliorer les corres- pondances avec les TER ». Autrement dit, « le TGV est un outil d’aménagement du territoire. Il ne doit pas seule- ment desservir les métropoles [tel] un avion sur rails »... z
Les auditions de Régions de France sont disponibles
Dans le cadre des réflexions engagées par les régions sur les modalités pratiques de mise en œuvre de l’ouver- ture à la concurrence (prévue pour 2019) du fer régional, un groupe de travail réunissant élus et techniciens des régions a réalisé 22 auditions auprès des opéra- teurs et de leurs associations représen- tatives, des distributeurs, des gestion- naires d’infrastructures, des autorités ré- glementaires, des usagers et des syndi- cats représentatifs de SNCF. En complé-
ment de ces auditons, 17 des parties prenantes interrogées ont répondu à un questionnaire envoyé par l’association sur différents aspects de l’ouverture à la concurrence. Régions de France vient de publier une synthèse des échanges intervenus lors de ces auditions et du contenu des réponses aux questionnaires. Sa lecture permet d’entrevoir l’étendue des questions d’organisation posées par cette ouverture. L’objectif de ce document est de nourrir dans les prochains mois
les réflexions de l’ensemble des acteurs, tout particulièrement des régions lorsqu’elles mettront en place la nouvelle organisation de la desserte ferroviaire de passagers de leurs territoires.
Ces échanges ont enfin permis d’affiner la position des régions en vue des débats à venir sur le contenu de la loi d’orientation sur les mobilités et le vecteur législatif qui permettra de transposer le cadre européen fixé par le quatrième paquet ferroviaire. z P.C.
Concurrence TER : l’Afra ne veut “ni retard, ni recul, ni renoncement”
Le colloque organisé au Sénat le 24 octobre par l’Association française du rail (Afra) n’était pas le premier consacré au thème de l’ou- verture à la concurrence des TER depuis ces derniers mois. Mais il a eu l’intérêt de lier l’expérience (mitigée) du fret, sur fonds d’effondrement gé- néral des flux, à celle à venir du transport régional.
Il s’agit donc cette fois, pour
ne pas répéter les mêmes er- reurs, de bien « baliser » les parcours en expérimentant des solutions, comme le de- mandent les Régions. Et ne pas prendre de retard, ni re- culer, ni renoncer, ajoute l’Afra. Pas question non plus de « glo- baliser » la démarche en ca- tastrophe [comme dans le cas du fret ?] sans tenir compte de la décentralisation et de la diversité des spécificités ré-
gionales, ont expliqué bertrand Pancher, député de la Meuse, et Michel Neugnot, vice-pré- sident de Régions de France, chargé des Transports. Autrement dit en proposant une ouverture à la carte avec des lots qui soient aussi bien géographiquement ciblés (lignes spécifiques) que cou- vrant des OD (Origine-Desti- nation) ouvrant la possibilité d’un « mélange d’opérateurs »
sur les mêmes lignes. Dans ces conditions, comme le ré- sume Thierry Mallet, président de l’UTP et de Transdev, « per- sonne ne croit à un big bang. Tout doit être progressif, comme en Allemagne ». Ce qu’a expliqué à maintes re- prises dans le débat Manfred Rudhart, le Pdg d’Arriva, se- cond opérateur ferroviaire ré- gional indépendant allemand, avec Transdev... z M.C.
moBILITéS mAgAzIne 10 - DECEMbRE 2017 - 11
M.C.


































































































   9   10   11   12   13