Page 41 - MOBILITES MAGAZINE N10
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Politiques & institutions
une taille critique. A notre avis, les plus petites structures, c’est-à-dire moins de 20 salariés, n’ont pas grand-chose à craindre sur leur zone géographique bien délimitée. A moins, bien sûr, que les lots futurs ne deviennent trop gros pour qu’elles puissent y répondre. Dès lors, il leur faudra réfléchir à tout ce qui pourrait être mutualisé entre les opérateurs pour répondre aux attentes des autorités organi- satrices. Quoi qu’il en soit, la taille critique est fonction du territoire et des évolutions à attendre. Comme depuis toujours, la pro- fession va devoir s’adapter, et les entreprises devront apprendre à travailler ensemble, malgré, parfois, les appréhensions qui accompa- gnent la prise de conscience de cette nécessité. Dans ce contexte, la FNTV accompagnera cette évo- lution.
: en parlant du marché, comment s’est
déroulée cette année la rentrée scolaire?
M.S./J-S.B. : d’un point de vue gé- néral, nous pouvons dire que tout s’est bien passé. Cependant, il y a quand même eu un certain nombre de complications résultantes de trois phénomènes : la mise en place de la semaine de quatre jours dans différents secteurs, l’en- voi un peu trop tardive des don- nées aux entreprises et, parfois, un changement d’interlocuteur. Ce dernier point est toutefois très re- latif, car globalement, nous avions face à nous cette année les mêmes acteurs. C’est pour la rentrée 2018, qu’il faut nous attendre à des changements plus profonds. En effet, les régions, nouveaux chefs de file de l’organisation des trans- ports dans le cadre de la loi NOTRe, ont très bien compris que l’ossature des réseaux scolaires est très im- portant, voire le plus important.
LA RÉPARTITION RAIL/FER SERA DIFFERENTE À L’AVENIR, QUELS QUE SOIENT LES CHOIX EFFECTUÉS PAR LES NOUVEAUX DONNEURS D’ORDRES.
Des réflexions de fond sont donc menées un peu partout, et dans ce cadre, la FNTV se montre très active, notamment en rappelant par exemple qu’une modulation des horaires de rentrée scolaire bénéficierait à tous les acteurs...
: les économies demandées aux autorités
responsables de transports sont-elles déjà perceptibles dans les contrats de transport passés avec les entreprises ?
M.S./J-.B. : la question des moyens se pose en effet clairement aux collectivités. Dans ce contexte tendu, nous assistons à un déve- loppement important des marchés à bon de commande. Un système qui bride toute imagination pour les opérateurs. Il faudra demain, pour aboutir au juste coût du trans- port, revenir à la durée et à la souplesse, c’est-à-dire à la délé- gation de service public. C’est, à notre sens, le seul moyen pour que les entreprises puissent plei- nement exprimer leur savoir-faire. Par ailleurs, c’est bien à travers la délégation de service public que les entreprises peuvent à la fois porter le développement des ser- vices et la dette...
: a contrario, les coûts, réputés moins
importants dans le secteur du TRV, bénéficient-ils à vos adhérents dans les périmètres périurbains en ces temps d’économie ? M.S./J-S.B. : nous avons beaucoup travaillé en son temps pour une définition claire des différents pé- rimètres. Depuis cet accord, il est vrai que l’on voit beaucoup moins de bus sur les segments de bout de ligne en zone dite périurbaine, et que les opérateurs du transport public urbain font souvent appel
aux opérateurs du TRV en sous- traitance.
: le marché des contrats TER est-il florissant
cette année, ou attentiste, avec la libéralisation attendue prochainement ? M.S./J-S.B.: de multiples réflexions sont en cours. Il est clair que la répartition entre le rail et le fer sera différente à l’avenir, quels que soient les choix effectués par les nouveaux donneurs d’ordres. Le chantier est imposant, car ils doivent intégrer dans leur réflexion les nouvelles solutions de mobilité, ainsi que les acteurs incontourna- bles que sont devenus les SLO (services librement opérés, ndlr).
: pouvez-vous nous faire le bilan du marché
des cars Macron? Est-ce que cette activité a apporté une source de revenus notable aux opérateurs sous- traitants? Combien d’emplois ont-ils été créés à ce jour ? M.S./J-S.B. : d’abord, force est de constater que les cars Macron ont redoré l’image de l’autocar au- delà de nos espérances. D’un point de vue économique en revanche, les sous-traitants assument un risque important et peu de trans- porteurs couvrent aujourd’hui leurs charges, ce qui nous semble normal pour un marché émergeant. Les chiffres sont cependant encoura- geants, puisque cette année, cette activité devrait avoir généré sept millions de voyages, créé 1500 emplois et concerné l’exploitation de quelque 600 autocars, selon l’Arafer.
: où en est-on des gares routières ? Ne se
dirige-t-on pas vers une prise en charge des coûts d’aménagement par les
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MOBILITÉS MAGAZINE 10 - DECEMBRE 2017 - 41