Page 24 - MOBILITES MAGAZINE N°24
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Politiques & institutions
AURA et encore sur le marché conventionné (rachat des filiales de CarPostal, filiale transport de la Poste Suisse).
Les opérateurs britanniques ont une certaine expérience de la com- pétition qui règne sur les lignes nationales. A cet égard, la tentative de Megabus laisse rétrospective- ment perplexe. Pour les services longue distance, c’est en 1980 déjà que l'ensemble du marché britan- nique du transport est libéralisé et en particulier, les lignes par autocar pour des trajets supérieurs à 50 km. Avec le Transport Act5 de 1980, les « licences » ne sont dorénavant plus requises et le contrôle des prix est supprimé. Les opérateurs doivent simplement enregistrer les services qu'ils proposent avec l'iti- néraire, les horaires et les tarifs à leur convenance. En 1985, il n'est plus nécessaire de s'enregistrer pour les services où les usagers sont transportés sur une distance supérieure à 15 miles (environ 24 km)(1).
Globalement, le système est peu
L’AVENIR DES PME
contraignant : les opérateurs doi- vent respecter des critères de sé- curité pour obtenir une licence leur permettant de déployer des véhi- cules de transport de passagers, mais la taille de la flotte est alors spécifiée par la licence. Les pouvoirs publics peuvent ensuite opérer à ce niveau une régulation du mar- ché , ils peuvent réduire le nombre
de véhicules de la flotte d'un opé- rateur ou même de lui retirer sa licence.
Le marché se développe
Au départ, la National Express, opérateur historique privatisé en 1988, domine le marché via ses sous-traitants. Une seconde leçon perce peu à peu : pour développer l’offre, un opérateur principal, ou une plateforme, doit se reposer sur des opérateurs locaux, en bons professionnels, ils font du bon bou- lot, nul ne l’ignore. Quant à Me- gabus, marque « low cost » de Stagecoach Group, il arrive sur le marché en 2003. Il n'y a néanmoins pas de concurrence directe entre ces opérateurs, puisqu'ils ne ciblent pas la même demande. Le seg- ment de marché que constituent les lignes longue distance com- prend des sous-segments de clien- tèle : Megabus, avec son offre « low cost », vise les jeunes voya- geurs et les personnes non moto- risées, grâce notamment à un sys- tème de réservation en ligne. Son incursion en France avec une po- litique similaire tournera cependant court : à prix cassés, la perpétuation du modèle était incertaine dans un pays comme le nôtre où une
Les PMe ont devant elles, trois types de segments de marché. Ces entreprises, petites, moyennes ou même de taille régionale (raisonnement pas segment de marché plutôt que par « taille » d’entreprise, c’est-à-dire souvent, dans la profession, selon l’importance du parc) sont en théorie sur trois marchés distincts :
- les services conventionnés ; ce sont des activités qui ne sont pas sur le marché, qui sont oc- troyées après appel d’offres (des délégations de service public, des marchés publics qualitatifs, ou des simples achats, via des marchés publics parfois de courte durée) :
- les services librement organisés, les fameux « sLo » dont il a été amplement question ici, où leur survie est toujours incertaine ;
- les services occasionnels, type services périscolaires, ou touristiques, point fort des PMe (réactivité, souplesse, prix bas...), même si, sur différents « sous segments » de marché, des opérateurs comme Flixbus, Keolis (Kts) ou transdev, via Isilines, se positionnent fortement (l’évènementiel par exemple);
Pendant longtemps, les marchés publics ont permis, pour des transports locaux, un maintien d’un tissu important de PMe, même si, avant la loi notRe, que certains regrettent, existaient des lots uniques (sur 30 départements au moins) très défavorables à ces entreprises. entre des groupes régionaux, et les groupes publics, ou parapublics (évolution du capital de Keolis, puis de transdev), quelle sera la place des PMe demain ? Il existe de petites coopératives, un regroupement d’une centaine d’entreprises (Réunir), sinon quoi ? aucun acteur capable, en tout cas, de se positionner sur le segment libéralisé, des segments de marché conventionné substantiels (ex grands réseaux urbains), ou des rachats d’entreprise de taille régionale. « Les hommes font leur histoire, même s'ils ne savent pas l'histoire qu'ils font » (Raymond aron)
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