Page 22 - MOBILITES MAGAZINE N°24
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Politique & institutions
SLO/Point de vue
Les leçons de l’histoire
Le modèle britannique est bien différent du nôtre, différent aussi du modèle espagnol basé sur des concessions, un système que la France aurait pu choisir pour développer le transport par autocar. Il n’en a rien été.
Après un premier ballon d’essai, en 2009, pendant que se positionnait tran-
quillement l’ancêtre de la filiale de la SNCF, Ouibus (à l’époque ID- Bus), c’est le choix de l’open access que fait notre pays. Une concur- rence supposée non faussée, avec un soupçon de régulation, on y reviendra. Première leçon de l’his- toire, si on veut : après avoir re- poussé une réforme inévitable, inscrite, qui plus est, dans les pres- criptions de Bruxelles (qui ne man- querait pas de l’imposer mais qui attendait déjà de la France des « réformes de structure »), ce n’est pas une réforme par étape véritable qui est choisie, mais une petite révolution.
Le modèle britannique, une convergence
Si le Royaume-Uni est plus libéral que la France, il existe cependant des convergences, parmi celles- ci, l’importance des gares routières et autres aménagements destinés à accueillir les passagers, comme clé de succès du développement du transport par autocar. Qui peut contester qu’il faille développer les solutions de mobilité collective ? D’un double point de vue, social et environnemental, le sujet ne fait pas débat, ce sont plutôt les voies et moyens pour y parvenir où les solutions divergent, le tout rendu plus complexe par l’étale- ment urbain dont a le secret notre pays. Autre constante, peu à peu,
un continuum de droits en faveur des passagers est consacré au niveau européen. Impossible d’échapper à ces quelques pres- criptions pour le développement d’un bien public, quitte à miser sur les lois du marché.
Mais le modèle britannique est aussi, et surtout, bien antérieur en la matière à tous les autres, du moins dans son ampleur, à la dif- férence du modèle allemand, dont il sera question plus loin, qui verra pourtant émerger un champion, Flixbus.
Clairement, avant la loi de 2015, la SNCF ne croit pas à des appels d’offres nationaux, ni d’ailleurs la profession (FNTV). A l’époque où se prépare le texte qui deviendra
22 - MobILItés MagazIne 24 - MARS 2019