Page 32 - Voyages & Groupe N°2
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                               tage d’être peu nombreux, mais nous avons une représentation lé- gitime et légitimée par un métier spécifique qui nous unit. et nous voulons rester libres et indépen- dants.
V&G : en créant le CEAG, il avait été décidé que chacun des mem- bres restait indépendant sur sa production, donc forcément concurrents. Cela a-t-il constitué un frein dans vos échanges ? S.L. : pas du tout ! Cette situation n’a aucunement fait obstacle à nos échanges. lorsque nous nous réunissons, nous ne parlons jamais clients (sauf de façon anecdo- tique !) mais essentiellement de nos préoccupations, de nos besoins. On discute très librement entre nous, on compare nos expériences, on échange beaucoup sur nos fournisseurs, par exemple sur leur solidité financière, on réfléchit en- semble à des problématiques com- munes et notamment des positions à prendre vis-à-vis des clients lors d’un problème, etc.
On a tous des façons de faire très différentes et c’est justement cela qui permet à chacun d’entre nous d’apprendre et d’avancer. toutes ces rencontres ont amené beau- coup de choses saines.
Quand vous mettez des gens qui font le même métier autour d’une table, c’est beaucoup plus facile que de rassembler des personnes qui font des choses différentes! On a beau être concurrents entre nous, nous avons tous les mêmes préoccupations. et c’est ce qui fait la force du Cercle economique des agences Groupistes. Dans notre histoire, on fait tous le même mé- tier, et c’est pour cela que les gens ont adhéré, qu’ils viennent nous rejoindre.
V&G : parlons justement échanges entre membres. Comment s’organisent-ils ?
S.L. : on essaye d’avoir entre deux à trois réunions chaque année avec tous les membres. De son côté, le bureau se réunit une à deux fois tous les deux à trois mois. Dès qu’il y a « regroupe- ment », c’est beaucoup d’énergie que chacun doit donner. Il faut sa- voir que nous n’avons pas de struc- ture physique, de locaux. nous avons, par exemple, déjà organisé des réunions dans les bureaux mis à disposition par les entreprises du Voyage. Mais, le rythme espacé de ces rencontres ne nous em- pêche pas d’être en contact à tout moment !
V&G : diriez-vous que le CEAG a trouvé sa place aujourd’hui au sein des organismes représen- tatifs des acteurs touristiques ? S.L. : le Cercle economique des agences Groupistes a trouvé sa place parce qu’il a su intervenir sur des sujets propres à sa spéci- ficité. Mais, il y a encore à faire, et ce n’est pas encore fini parce que c’est un travail de longue haleine. Il nous faut encore porter des idées et des projets.
en tout cas, il y avait nécessité à se regrouper, à être représenté. après, tout est question de volonté, et c’est cette volonté à la fois in- dividuelle et collective qui porte aujourd’hui le CeaG. Ce n’est pas autre chose. et ce, sans rentrer dans des histoires de concurrence.
> « Le Cercle Economique des Agences
Groupistes a permis de nous rencontrer, d’échanger les uns avec les autres,
et çà c’est fondamental ». Sylvain Lament, Président du CEAG.
V&G : les problématiques d’hier pour un groupiste sont-elles toujours les mêmes aujourd’hui ? S.L. : tout a changé. entre le métier que l’on faisait il y a trente cinq ans et celui que l’on fait au- jourd’hui, tout est différent. en rai- son notamment des systèmes d’in- formation existants. l’offre a changé, les clients ont changé... Ils sont attentifs, exigeants et font jouer la concurrence. Quel est le secteur où rien n’évolue ? C’est dans la logique des choses. S’il n’y a pas d’évolution, cela devient in- quiétant.
V&G : comment se comporte l’activité des groupistes ?
S.L. : l’année 2017 s’annonce plutôt pas mal. Il y a un marché, il existe, il y a une évolution sympa. Cela faisait deux ans que l’on avait pas ressenti une volonté de nos clients de partir loin. C’est à la fois positif et encourageant. et ce mal- gré la conjoncture liée notamment au terrorisme. Finalement, on s’ha- bitue à tout et la banalisation s’ins- talle. C’est dramatique, mais c’est comme çà. l’egypte et la tunisie ont été rayées de la carte des en- vies de voyages. l’an passé, des destinations comme l’afrique du Sud et le Sri lanka ont bien fonc- tionné. Quant aux etats-unis, autre cas de figure, les choses se passent assez curieusement. Pour parler de Syltours, par exemple, nous avons des réactions très négatives de nos clients. nous avions trois groupes prêts à signer et qui fina- lement ont décidé de ne pas partir. est-ce que cela va perdurer ? au- jourd’hui, je n’en sais évidemment rien. les histoires de visas ont été mal ressenties, auxquelles s’ajou- tent le problème des bi-nationaux. Il faut sans cesse rester attentifs. z
PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE MAUTALENT
 32 - VOYAGES & GROUPE 02 - MarS 2017
(*) ceag.travel
  En entreprise
     
















































































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