Page 23 - MOBILITES MAGAZINE N°21

tINTERVIEW / Thierry Mallet, P-dg de Transdev
où les marges sont trop faibles. Je pense notamment à béziers. Nancy et Chambéry sont en effet des contrats que nous aurions aimés gagner car Transdev était implanté dans ces villes depuis très long- temps. Dans ces cas-là, Il arrive qu’il y ait un effet de lassitude de la part des clients qui ont envie de voir autre chose. Je ne dis pas pour autant que ces pertes sont une bonne nouvelle car ce serait mentir. Par contre ça ne remet pas en cause notre activité en France où nous avons gagné d’au- tres contrats moins visibles, moins médiatiques. Les contrats perdus ne correspondent pas à un dés-
engagement de Transdev car nous avions a remis des offres. Globa- lement, la situation reste positive.
: Quelle est la stratégie de développement
de Transdev ?
TM : L’univers de la mobilité est en pleine transformation. Face à cela, nous avons défini une nou- velle stratégie appelée « moving you », d’intégrateur de solution de mobilité. Nous sommes des hommes et des femmes au service de femmes et d’hommes. Notre raison d’être est de faciliter les déplacements du quotidien et per- mettre à chacun de se déplacer li- brement tous les jours. Transdev emploie 90 000 personnes dans le monde qui transportent chaque jour 11 millions de voyageurs. Nous voulons devenir un intégrateur des mobilités, en plus d’être d’un opé- rateur. Nos clients nous demandent de les accompagner dans la conception d’une mobilité plus glo- bale, qui couvre les transports pu- blics, mais aussi les premiers et derniers kilomètres. Il s’agit aussi de mieux organiser son voyage. Un exemple : le compte mobilité que nous avons déployé à Mul- house. A partir d’un compte unique, il est possible d’accéder à tous les services de mobilité : les parkings, les vélos, les voitures en auto- partage, les transports publics, les trains et les taxis. Dans ce rôle d’intégrateur de mobilité, nous ne rejetons pas la voiture qui sera de plus en plus partagée car elle est un élément de l’approche globale. Contrairement à celle de nos concurrents, notre démarche est extrêmement collaborative. Le compte-mobilité de Mulhouse est porté par la collectivité : c’est elle qui a les données, qui les utilise pour améliorer l’offre de déplace- ment. Transdev l’accompagne. Le fait que cette innovation soit portée par la collectivité a permis d’associer
l’ensemble des acteurs de mobilité du territoire. Cette conception de la mobilité est révélatrice de l’ap- proche de Transdev : nous voulons déployer cette stratégie avec un esprit collaboratif et de partenariat partout dans le monde.
: Ce rôle d’intégrateur des mobilités
est également de mise à l’international ?
TM : A l’international, il y a une forte demande pour des solutions de Mobility as a Service (MaaS), comme ce que nous avons déve- loppé à Mulhouse. Nous avons déployé ce type de service à To- ronto au Canada. Il y a une volonté partout dans le monde d’associer des partenaires pour construire une mobilité plus globale, plus in- tégrée. Au Chili et à bogota où nous sommes présents dans les bus, nous avons intégré des acti- vités de type téléphérique. Notre objectif est d’accompagner au maximum nos clients pour conce- voir une mobilité complète.
: Quel est votre positionnement en matière
d’innovation ?
TM : La mobilité sera de plus en plus personnalisée avec plus de TAD et de modes doux, plus d’ac- compagnement des voyageurs. Le développement des véhicules au- tonomes est un des grands défis pour le secteur de la mobilité. C’est pour cela que nous avons lancé des expérimentations, notamment à Rouen et demain à Saclay en région parisienne avec des navettes autonomes de transport à la de- mande sur voie ouverte. Par ail- leurs, l’innovation tendra vers des systèmes de plus en plus connectés via le développement de solutions pour concevoir, acheter et accéder à l’offre de mobilité à partir d’une seule interface, d’une seule appli- cation. enfin, le quatrième axe
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