Page 24 - MOBILITES MAGAZINE N°21

Opérateurs & réseaux
d’innovation est en lien avec une mobilité plus propre : nous dé- ployons des flottes de bus élec- triques dans de nombreux réseaux, y compris pour le compte d’Ile de France mobilité. Nous exploitons aussi des lignes régionales opérées avec des cars électriques dans la région Sud. Nous gérons environ 400 bus électriques en europe et aux USA. Nous en avons com- mandés 600 de plus qui vont être mis en exploitation d’ici 2020. Nous testons également une vingtaine de bus à hydrogène.
: Que pensez-vous de la loi d’orientation des
mobilités ?
TM : elle a un côté positif puisque c’est le résultat d’une concertation avec les collectivités locales et les opérateurs. Nous avons beaucoup apprécié d’être associés aux Assises de la mobilité qui ont été l’occasion de débattre de solutions. De nom- breuses pistes seront rendues pos- sibles par la loi. Actuellement il y a plusieurs enjeux en matière de mobilité. Le premier concerne la desserte des zones périurbaines qui ne disposent pas de la même qualité de service en matière de transport public. Ces zones sont un peu délaissées car situées dans des bassins de vie et pas toujours dans le territoire des métropoles. Ce qui nécessite d’apporter des solutions pour les personnes qui vivent en périphérie mais travaillent dans le centre des agglomérations. La loi aborde également la mobilité dans les zones rurales où les so- lutions sont d’ordre organisationnel et technique. La loi va également porter sur les infrastructures. Dans ce domaine, nous avons besoin de précisions car actuellement le programme de réalisation et com- ment tout cela sera financé n’est pas précisé. Ce texte intègrera également la question des don- nées. A ce sujet, la position de
Transdev est claire : il faut qu’il y ait la plus grande ouverture des données afin que les autorités or- ganisatrices puissent décider de ce qu’elles vont mettre ou non à disposition du public.
: Il est aussi question d’instaurer des péages urbains dans les
agglos de plus de plus de 100 000 habitants. Que pensez- vous de cette mesure ?
TM : Cette solution nous apparait de plus en plus comme une évi- dence. Il est clair que la multipli- cation des modes et des solutions de déplacement, y compris l’arrivée des VTC et demain des véhicules autonomes, induit que nous allons devoir instaurer des péages urbains pour ne pas se laisser envahir par des véhicules. Les VTC créent des embouteillages, c’est pourquoi cer- taines villes internationales ont li- mité leur nombre. Nous savons que les véhicules autonomes vont permettre une mobilité propre, électrique. Néanmoins, s’ils ne sont pas régulés, ils créeront de la congestion, certes propre, mais qui restera de la congestion. L’enjeu est double : le premier porte sur une mobilité plus durable avec
une réduction des émissions de CO2. Le second consiste à lutter contre la congestion. Si demain le nombre de véhicules « propres » augmente, les capacités à se dé- placer vont se réduire. D’où la né- cessité d’inventer des mobilités plus partagées et d’inciter au par- tage de ces modes pour limiter la congestion des villes.
: Le péage urbain serait par conséquent un
moyen de réguler le trafic ?
TM : Le péage urbain sera une fantastique opportunité au service des collectivités locales pour réguler les différents modes de déplace- ment en ville et d’en favoriser cer- tains. Dans ce que nous compre- nons, le péage urbain n’a pas pour objectif de favoriser les riches au détriment des pauvres. Il a pour but de favoriser les bons compor- tements et les bonnes attitudes. Un péage pourrait très bien être gratuit pour les personnes qui co- voiturent et très cher pour celles qui sont seules dans leur voiture. Le péage peut avoir un effet im- portant de régulation et d’utilisation de l’espace urbain. z
ProPos recueillis Par cHristiNe cabiroN
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