Page 9 - MOBILITES MAGAZINE N°21

tindUstrie ferroviAire /INNOVATION
fléchit à l’application de l’hydrogène et des batteries à d’autres matériels. Durant Innotrans, Jean-baptiste ey- meoud, président d’Alstom France, évoquait ainsi les perspectives of- fertes dans ce domaine par le tram-train citadis Dualis, « pour créer des mini-RER, sans engager des électrifications ».
côté concurrence, si bombardier vise également à la mise au point d’une version française de son Ta- lent 3, le groupe envisage un mar- ché du tout électrique élargi au- delà de la vente de nouveaux ma- tériels. Un marché de conversion qui viserait au « verdissement » de la quasi-totalité du parc ther- mique existant. Le 16 octobre 2018 à Valenciennes, lors de la présen- tation de l’Omneo Premium Nor- mandie, Laurent bouyer, président de bombardier Transport France, a expliqué cette démarche du groupe appuyée sur l’analyse de la flotte française d’autorails et d’automo- trices diésels qui totalise 1124 rames avec une capacité de près de 172 000 places.
Des segments de marché de reconversion
La première catégorie regroupe les 184 rames bi-modes (électrique + Diesel) les plus récentes, celles âgées de moins de 5 ans. elle to- talise 16,3% du parc, et 24% des places offertes. Puisque leurs mo- teurs thermiques sont conformes aux dernières normes sur les émis- sions, leur conversion électrique ne semble pas pertinente.
Une autre catégorie regroupe les 453 rames Diesels les plus an- ciennes, âgées de 15 ans, et plus qui totalisent 40,3% du parc et 24% des places offertes. en raison de leur technologie de type Die- sel-hydraulique, leur conversion serait trop coûteuse. Aussi, il conviendrait plutôt de les remplacer par des rames neuves. ce serait donc le cœur du marché de rem-
placement visé à la fois par Alstom et bombardier...
Laurent bouyer précise qu’« entre ces deux catégories on trouve celle des 326 rames automotrices bi modes et des 162 rames Diesels âgées de 7 à 13 ans, qui totalisent 43,4% du parc et 52% des places offertes. Elles sont déjà équipées d’une chaîne de traction et de convertisseurs qui peuvent servir à la charge et à la décharge des batteries, et les 326 rames bi modes sont, en outre, pourvues de pan- tographes. Aussi, il suffirait de rem- placer le moteur Diesel et son ré- servoir par un pack de batteries ». La masse disponible de batteries pourrait totaliser 18 tonnes, ce qui
pée de batteries au titane de lithium (LTO) mises au point en partenariat avec le groupe canadien ballard, et qui permettraient d’utiliser des courants de charge plus élevée et d’accélérer les recharges.
cette première rame, prévue pour rouler à 140 km/h sous caténaires et à 120 km/h sur batteries, effec- tuera des tests commerciaux au second semestre 2019. Le pro- gramme Desiro mL a été engagé avec l’Université d’Aix-la-chapelle, et il bénéficie d’une aide de 12m€ du gouvernement allemand. elle a été accordée, comme pour les concurrents, dans le cadre d’un Programme d’Innovation sur l’hy- drogène et les batteries, lancé par
offrirait une autonomie de 100 km, précise-t-on chez bombardier. en rappelant que cette masse ne to- taliserait qu’une faible part de celle de la rame.
Nouveaux venus, Siemens et Stadler arrivent !
Si Alstom et bombardier gardent leur avance, le terrain du tout élec- trique se peuple progressivement de nouveaux venus.
Siemens présentait à Innotrans la rame Desiro mL destinée aux Öbb (chemins de fer autrichiens) équi-
le ministère fédéral des Transports. en même temps, Stadler livrera sa nouvelle rame triple Flirt Akku, mise au point sur la base de la gamme éponyme. matériel an- noncé avec une autonomie de 80 km hors caténaires et une vitesse de 140 km/h.
mais la gamme Flirt n’est pas la seule concernée, puisque Stadler a signé avec Arriva un contrat de 170 m€ pour la fourniture de 18 rames Wink, issues de la famille GTW aux rames caractérisées par leur élément moteur central. en
Mobilités Magazine 21 - Décembre 2018 - 9