Page 25 - MOBILITES MAGAZINE N°34
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                  Politiques & institutions
dans les transports publics. Evi- demment, l’évolution institution- nelle qui s’annonce n’est pas la seule à modifier, voire à boule- verser à terme, le paysage des transports publics. L’étalement ur- bain, dont les conséquences pro- blématiques ont été illustrées à travers le mouvement dits des « gilets jaunes », les progrès d’une offre de mobilité via les évolutions dans le domaine du digital et, en particulier, le covoiturage, égale- ment encouragé par la loi, les exi- gences de la transition énergétique enfin vont tous dans ce sens.Un élément manquant du texte, pri- sonnier d’une approche qui n’a pas su décloisonner les politiques, s’il- lustre par le caractère artificiel et même problématique de la seg- mentation des activités dans le domaine routier entre ce qui relève du Transport routier de Marchan- dises ou de la messagerie (le TrM répond à une logique de concur- rence sur le marché) et ce qui re- lève du Transport routier de voya- geurs (le Trv répond à une logique de concurrence pour le marché
avec des appels d’offres, donc en principe non libéralisé). Ceci est particulière vrai pour réussir la transition énergétique.
Les exigences de la transition éner- gétique renforcent naturellement ce caractère, car un recours accru à des énergies décarbonées, à la diversification à tout le moins de ces énergies (gaz, électricité, hy- drogène versus diesel) devrait pas- ser par un décloisonnement, une mutualisation a minima quant aux lieux d’avitaillement. Ce sera un des points de l’approche sur la- quelle l’ensemble des acteurs de- vront être consultés et leurs efforts coordonnés, car les nécessités d’exploitation spécifiques à chaque secteur peuvent rendre incompa- tibles a priori le regroupement en un seul site des énergies accessi- bles pour les deux secteurs (TrM et Trv), au moins, concernés.
Un changement de paradigme
La LOM simplifiera l’exercice de la compétence mobilité, qui ne sera plus centrée uniquement, comme
aujourd’hui, sur la mise en place de services lourds et contraignants (par exemple, des lignes régulières de bus).Les politiques devront re- poser sur des solutions plus simples, plus souples, plus économiques et qui répondent mieux aux besoins des territoires ruraux : mise en place d’une plateforme de covoi- turage, organisation d’un service de transport à la demande, mise à disposition de véhicules en au- topartage, etc. Toute collectivité exerçant cette compétence pourra bénéficier des ressources néces- saires. Grâce à cette compétence assurée sur 100% du territoire, ce sont tous les outils de la LOM qui pourront être déployés par les col- lectivités.
Les mesures prévues dans le cadre de ce texte touchent à la fois l’in- formation, la sensibilisation, l’ac- compagnement au changement de comportement, la promotion et la communication, le dévelop- pement de nouveaux outils, l’or- ganisation des services, l’optimi- sation temporelle des usages, la coordination des différents parte- naires, en particulier en tenant compte des enjeux en termes d’in- frastructures ferroviaires, ou d’in- termodalité (compétence régionale ou intercommunale).
Les plans de mobilité employeurs, le conseil en mobilité, les cam- pagnes de promotion et d’infor- mation sur la mobilité durable, les démarches d’écomobilité scolaire ou encore les politiques temporelles illustrent la variété des solutions disponibles pour réussir le transfert modal. La panoplie des solutions technologiques avec un projet cen- tré sur la réaffectation des infra- structures existantes, comme les gares ferroviaires en zone peu dense, ou le développement de pôles multiservices peuvent éga- lement s’inscrire dans les objectifs affichés par la loi. z
PAUL WILL
 MobIlItés MAgAzInE 34 - FévrIEr 2020 - 25
 























































































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