Page 29 - MOBILITES MAGAZINE N°3
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                  Opérateurs & réseaux
 connaît un véritable engouement. la technologie, encore incertaine il y a dix ans, est fiabilisée. vingt- trois sites en injectent déjà dans les réseaux de gaz en France. Ce nombre est en croissance. Des ré- gions d’élevage comme la Bre- tagne, comptent sérieusement dessus, avec, par exemple à lam- balle, dans les Côtes-d’Armor, le plus gros projet de méthanisation en France à partir du lisier de porc. Un peu partout, le biométhane est produit à partir des boues de sta- tions d’épuration et de déchets ménagers. « Les déchets de 7000 habitants peuvent faire rouler un bus », annonce Clément Pichot. Tout ceci donne une nouvelle vi- gueur au GNv comme carburant pour les transports locaux, et décide certaines agglomérations.
Equation économique
A valence, trois unités de produc- tion de biométhane sont en projet. Elles correspondent à l’ambition de devenir un « territoire à éner- gie positive ». l’agglomération (250 000 habitants) investit aussi dans un réseau de chaleur misant sur la géothermie et sur des parcs éoliens. Mais le syndicat valence- romans Déplacements n’attend pas le démarrage de la première unité de biométhane, en 2018, pour s’équiper de bus au gaz. Elle veut atteindre 20% du parc. Onze bus au GNv roulent depuis début janvier, dix autres arrivent bientôt. « Cinquante personnes sont dé- cédées prématurément chez nous lors du pic de pollution de la mi- janvier, s’alarme Jean-luc Chau- mont, vice-président de valence- romans Déplacements, en charge des transports. Il a fallu réduire la vitesse maximale de 130 à 90 km/h sur l’autoroute. En tant que collectivité, nous voulons montrer l’exemple, réduire la pollution et entamer résolument notre transi- tion énergétique ». le syndicat de
«Le choix du GnV a été Voté chez nous à L’unanimité »
« deux bus au GnV cette année parce que nous sommes acteurs de La transitions énerGétique »
« Le moyen Le pLus simpLe et Le pLus rapide pour passer au transport propre »
moyennes et même des petites villes. C’est la grande nouveauté. le premier surcoût vient du prix desbus,15à20%pluscher:en gros 300 000 euros au lieu de 280 000 l’unité. la seconde dé- pense supplémentaire réside dans la station d’approvisionnement et les mécaniciens qu’il faut former pour l’entretien des véhicules. «En- tre 300 000 et 500 000 euros au total pour un parc de 20 bus », es- time Clément Pichot, chez GrDF. Mais le gaz génère, à l’inverse, des économies à long terme.
la fiscalité sur le carburant est de huit centimes par litre, contre 52 pour le gasoil. Mais le prix du gaz est plus stable et plus bas que celui du gasoil. En général 30% moins cher que le gasoil et le bio- méthane, encore 10 à 15% moins cher que le GNv. Tout dépend des ristournes faites par les fournisseurs en fonction des volumes consom- més.
Nantes qui ne fait quasiment rouler que des bus au gaz estime faire 40% d’économie par rapport au gasoil. l’avantage du GNv apparaît bien plus vite. « Nous partons du principe qu’à partir de 20 bus, la rentabilité sera trouvée », estime Clément Pichot.
Facture partagée
Autre grand principe : alors que les collectivités comparent les sources d’énergie (électricité, hy- drogène), le gaz apparaît comme
la bonne solution pour les véhicules lourds. « C’est la solution pour l’instant la plus simple pour s’en- gager dans les transports propres », insiste Jean-luc Chaumont, à va- lence. Electriques, les bus deman- deraient des batteries d’un poids considérable. Sauf des minibus. la roche-sur-Yon intègre une navette électrique dans son réseau de transport, également au début de l’année prochaine. Mais, celle-ci n’effectuera qu’une boucle dans u
Q Marylène Peyrard, Présidente de Valence-Romans Déplacements.
   Q Laurent Favreau, Président de la commission développement durable à la Roche-sur-Yon, 80 000 habitants.
  Q Jean-Luc Chaumont, vice-président Valence-Romans Déplacements.
  transports construit même sa pro- pre station de GNv pour pouvoir alimenter jusqu’à 40 bus. Comme entre 15 et 18 autres intègreront la flotte du réseau de transport sur les 80 qui seront à remplacer dans les prochaines années, la station trouvera toute son utilité. il en coûte un million d’euros, mais l’équilibre financier du système est très vite atteint. « La délibération a été prise à l’unanimité », souligne Marylène Peyrard, présidente de valence-romans Déplacements. l’équation économique des trans- ports au gaz correspond de plus en plus aux finances des villes
Vingt-cinq villes
« roulent » au Gaz Naturel pour Véhicules aujourd’hui.  Deux tiers des bus dans les agglomérations de plus de 200 000 habitants.
Mobilités Magazine 03 - Avril 2017 - 29
 














































































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