Page 25 - MOBILITES MAGAZINE n°27

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Deux lignes régulières, appelées Flexo, ne sont déclenchées qu’à la demande même d’une seule personne et peuvent utiliser un plus petit véhicule qu’un bus. Mais l’important, c’est le service potentiel.
Une politique volontariste en faveur des transports publics alors que la voiture, incontournable, ne rencontre aucune difficulté en dehors du prix de l’essence.
Anne-Laure Aulagnier, directrice déléguée mobilités et infrastructures et Nathalie Bernard, vice-présidente Transports et Mobilités de l’agglomération de Morlaix
réduire le délai à une ou deux heures quand le numérique se sera généralisé. mais tel qu’il est, le service permet déjà d’ajuster la taille des véhicules aux besoins. Surtout, il propose un service dans des zones peu denses avec les mêmes amplitudes horaires (6h30, 19h15) et le même niveau de des- serte potentielle que l’ensemble du réseau. « Cela peut faire la dif- férence pour ne pas acheter une seconde voiture », suggère-t-il. Le réseau compte aussi 37 lignes scolaires à morlaix et dans les 26 communes autour, confiées à une filiale de transdev, à un transporteur local (merer) et au co-traitant de Keolis (rolland Kreisker evasion du groupe océlorn) qui a remporté le contrat de dSP avec lui.
Le ballet des bus cadencés
en même temps que l’augmentation globale de l’offre de service, la plus grande révolution dans le réseau a consisté à cadencer les quatre lignes urbaines toutes les demi-heures. Ce qui s’est, entre autres, traduit par des arrivées et des départs quasi-groupés sur la place centrale de morlaix, place Cornic.
Ce ballet intègre un temps d’attente pour permettre aux voyageurs d’effectuer leur correspondance d’une ligne à une autre. mais l’hiver dernier, ce laps de temps a provo-
qué trop de retards par la suite le long des parcours pour respecter les horaires annoncés. Les conduc- teurs, incapables de les tenir, bous- culés, ont fait grève deux jours. depuis, l’organisation a été modi- fiée, les conducteurs sont moins stressés.
La fréquentation du réseau n’a pas souffert de l’épisode. Atteignant presque 2,5 millions de voyages l’an dernier (2, 435 millions), elle devrait s’accroître encore avec une nouvelle augmentation de 7%, par rapport aux 1,42 millions de kms parcourus dans le réseau l’an der- nier et se poursuivre.
Pour cela, le groupe peut compter sur un investissement, par morlaix, de 680 000€ dans le renouvelle- ment des véhicules d’ici 2024. de- puis 2010, la ville y a déja consacré 2,3 m€. Le bus hybride (heuliez gx 337) a coûté 350 000€, mais il doit consommer 20% de diesel en moins. « Il ne roulera pratique- ment qu’en mode électrique, pré- cise David Kernevez, rechargé dans les descentes et ne roulant qu’à
30 km/h sur le réseau ».
en matière environnementale, la ville met en place un plan de construction de pistes cyclables et a engagé ses plus gros em- ployeurs dans un développement sur trois ans du covoiturage. elle est en train d’étudier une nouvelle stratégie quant aux autres mobilités durables : auto-stop, autopartage, etc. « Morlaix perd des habitants mais pas son agglomération. Après les grandes villes de l’Ouest, comme Le Mans, Tours, Nantes, Rennes, aujourd’hui frappées par la hausse de leur immobilier, nous faisons partie des petites villes, aux tarifs plus raisonnables de ce point de vue qui attirent encore des gens venus de Paris. D’autant que nous sommes très bien reliés, y compris par l’aéroport de Brest, au reste de la France et du monde. C’est notre chance », plaide nathalie Bernard. mais sur place, alors qu’on ne peut guère se passer d’une au- tomobile, morlaix, veut mieux com- battre le tout automobile.. z
HUBERT HEULOT
MobiLités Magazine 27 - Juin 2019 - 25
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