Page 27 - MOBILITES MAGAZINE n°27
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                  Opérateurs & réseaux
 trains sur de bons rails
  frastructures qui étaient sembla- bles à celles du Royaume-Uni dans les années 80 », se souvient David Scorey, directeur de Keolis Commuter services (KCS), la filiale qui gère le réseau ferré de banlieue. Le matériel roulant était en mauvais état. Les locomotives neuves avaient des problèmes de fiabilité. Les plus anciennes n’avaient pas été rénovées à mi-vie. Ces déficits opérationnels ont entraîné des pannes à répétition entachant la ponctualité et la fiabilité du service. « Le système n’était pas résilient », rappelle Clément Michel. En cause : une insuffisance des investisse- ments de la part du MBTA. « Ce n’était pas un problème de cash car le MBTA annonçait chaque année qu’il allait investir 1,2 Md$ dans le réseau de transport col- lectif. En réalité, 300 M$ étaient dépensés ». Autrement dit : l’au- torité organisatrice ne mettait en œuvre les investissements bud- gétés. « Le gouverneur du Mas- sachusetts, Charlie Baker, a décidé
de placer le MBTA sous tutelle. Il a ensuite missionné des experts, des financiers et des consultants pour analyser la situation et pro- poser des solutions ». Keolis n’était pas au bout de ses peines car en interne aussi, la situation n’était pas reluisante avec un manage- ment quasi inexistant et des agents démotivés. « Les salariés étaient désengagés et travaillaient mé- caniquement », indique David Sco- rey. D’autres, notamment dans un dépôt, avaient organisé un système consistant à déclarer le double d’heures travaillées pour gagner plus. une arnaque facilitée par un système de pointage archaïque et non contrôlé.
60 experts à la rescousse
Aussi, face à ses constats, Keolis a interpellé le MBTA sur la nécessité d’investir dans le matériel et les infrasctures. Appel entendu puisque l’Etat a débloqué 60 M$ pour mo- derniser le système. Parallèlement, le groupe français a appelé à la
CAP SUR RENO
le contrat de Boston est pour Keolis une vitrine de son savoir- faire à la Française. le groupe mise là-dessus pour se développer en amérique du nord. En avril 2019, la filiale de la snCF a été retenue à Reno pour opérer l’ensemble des transports publics de cette agglomération de
500 000 habitants. le contrat porte sur l’exploitation des bus urbains, d’un service de transport à la demande et de lignes interurbaines. Il inclut également la desserte d’une université. Ce système est emprunté chaque année par 7 millions de passagers et produira une chiffre d’affaires de l’ordre de 25 M$ par an. Ce nouveau contrat, associé à celui de Fort lauderdale pour la desserte de l’aéroport ainsi qu’aux démarrages des réseaux de greensboro et de Waterloo au Canada, permettra à Keolis north america d’atteindre un chiffre d’affaires proche de 800 M€ en 2019.
  MoBIlItés MagazInE 27 - JuiN 2019 - 27
  
























































































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