Page 43 - MOBILITES MAGAZINE n°27
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                  Politique & institutions
retards
    En 2016 8,1% de cet ensemble (4124 km) était équipés ERTMS, et moins de 10% des engins mo- teurs (2700 locomotives et auto- motrices) correspondants l’étaient. Éléments aggravants de la situation, l’implantation géographiquement décousue des équipements avec de nombreux tronçons non reliés les uns aux autres. S’ajoute l’exis- tence de sections équipées qui restent exploitées classiquement(2). Une tardive évaluation des coûts...
Ce constat peu encourageant est issu d’un rapport de la Cour des Comptes européenne, publié en 2017 et qui se fonde sur la situation de 2016(3). « Même si l’ERTMS en tant que concept n’est pas remis en cause par le secteur ferroviaire \[...\] les systèmes nationaux ne sont pas encore morts », estiment les rapporteurs. Et, surtout, le coût du système qui n’a été réellement évalué par la Commission qu’en 2015 rappelle le texte reste élevé.
Le manque français d’appétence
pour l’ERTMS est aussi lié au fait que les équipements actuels notamment le KVB avec ses balises de contrôle de vitesse sont très performants.
Luc Aladière, conseiller pour les Affaires européennes à la Fédération
des Industries Ferroviaires (FIF)
Il est estimé de 100 000 à 350 000 € par kilomètre pour les seules installations au sol et il faut y ajouter l’équipement des locomo- tives ce qui double, voire triple la facture avec un coût de 375 000 à
550 000 € par engin selon les sé- ries(4). Une facture qui s’alourdit éventuellement de celle du dé- mantèlement de la signalisation existante. Opération qui complique encore la situation, puisque « toute ligne équipée d’ERTMS ne peut accepter QUE du matériel homo- logué ERTMS/ETCS (et que) le ma- tériel encore convenable mais dé- claré « non-ETCS » est alors de facto exclu de ces lignes, ce qui est une perte pour l’exploitant »... À moins de convertir des matériels existants, une opération longue à rentabiliser.
En tout état de cause, explique le rapport, les « gestionnaires d’in- frastructures sont plus ou moins disposés à investir dans l’ERTMS selon leur situation de départ. Cer- tains d’entre eux avaient déjà des systèmes de signalisation perfor- mants relativement récents, (...) tandis que dans d’autres États membres, les systèmes de signa- lisation arrivent à la fin de leur
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