Page 17 - MOBILITES MAGAZINE N°64
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  Congrès de la FNTV 2022
En clôture du congrès de la FNTV qui se déroulait le 16 novembre dernier à la Maison de la Chimie, l’organisation a fêté sa 30e année d’existence.
 mation des demandeurs d’emploi au sein même des entreprises, « en partenariat avec Pôle Emploi ».
L’autocar, une force pour l’emploi ?
Les observateurs du débat organisé sur la pénurie de personnel auront peut-être été marqués par le regard extérieur de Patrick Westelinck, vice-président de l’International Road transport Union (IRU). « Le problème principal du transport rou- tier de voyageurs en France est certai- nement la prédominance des transports scolaires dans l’activité des entreprises, explique-t-il. Avec un travail le matin et l’après-midi 180 jours par an, cette activité n’aboutit qu’à 48% d’un temps partiel. Dans un contexte où ceux qui arrivent sur le marché du travail aujourd’hui veulent donner du sens à leur activité, quel parcours métier peut-on offrir aux conduc-
teurs du secteur, surtout avec la chute des services touristiques, qui sont par ail- leurs saisonniers... ? ».
En réponse à cette analyse, les autres participants de cette table ronde ont d’abord listé les différentes mesures déjà prises, aucune ne faisant toutefois office de solution miracle. Au menu se trouvèrent donc évoqués le développement de la for- mation en entreprise, la mise en œuvre d’un dialogue et de certaines expérimen- tations d’un dialogue avec l’Education Nationale sur l’étalement des ouvertures d’établissements, l’organisation de nom- breuses journées portes ouvertes, l’éta- blissement l’été dernier d’un « portrait- robot » du candidat idéal à la conduite réalisé par la FNTV et Pôle Emploi, la créa- tion d’un CAP en alternance, et les diffé- rentes réflexions menées sur le parcours métier des conducteurs...
Ont d’autre part été pointés du doigt le
coût et la longueur des formations (permis D comme Fimo), ainsi que les délais de délivrance des documents nécessaires à la prise d’activité.
La conclusion aura peut-être un peu laissé les adhérents présents sur leur faim, tant ils sont aujourd’hui avides de solutions qui permettraient de faire retomber la pres- sion sur le fonctionnement de leurs entre- prises. On peut là encore peut-être laisser la parole à Patrick Westelinck : « il faudra évaluer la politique RH des entreprises, sans doute prendre les jeunes par la main pour les amener à la conduite, et essayer de faire du temps partiel un atout plutôt qu’un problème... ».
Seul bémol, le niveau de rémunération qui, dans le contexte économique du moment est peut-être aussi un frein à l’embauche, aura été peu évoqué par la plupart des participants*.
L’autocar et l’environnement
Le deuxième débat particulièrement attendu par les participants de ce congrès concernait la transition énergétique du TRV, et de l’autocar en particulier. On remarquait d’amblée l’absence étonnante d’industriels sur la scène, la parole étant cette fois laissée aux opérateurs et aux autorités organisatrices.
C’est d’ailleurs Marie-Ange Debon, prési- dente du Directoire de Keolis qui ouvrait le bal, sans mâcher ses propos. « On ne transforme pas 66 000 autocars diesel d’un coup de baguette magique, assène- t-elle. Il va falloir phaser le processus un peu plus finement ». Un point de vue tran- ché qui trouve écho auprès de Bruno Millienne, député des Yvelines. « Tout n’est en effet pas faisable, constate-t-il, L’Union européenne revient d’ailleurs en ce
*Ce qui fut en revanche le cas le soir dans le cadre d’une interview donnée par Jean-Sébastien Barrault sur RTL, il fut interpellé sur ce sujet par un auditeur.
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