Page 18 - MOBILITES MAGAZINE N°64
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 Transport routier de voyageurs / EVÉNEMENT
moment sur le statut des biocarburants car elle semble avoir compris que l’on ne peut pas électrifier tous les transports et que l’hydrogène ne sera pas une alterna- tive sérieuse avant, à minima, 2030 ».
« Une situation d’autant plus vraie pour l’autocar, renchérit Daniel Kunegel, pré- sident de Voyages Lucien Kunegel, que cela fait déjà 20 ans que notre profession investit massivement dans le verdissement de son parc à travers les différentes normes Euro qui ont été mises en œuvre. Concernant les énergies alternatives qui ont court aujourd’hui, nous ne voyons clai- rement pas de solution dans les cinq ans à venir, d’autant que pour d’évidentes rai- sons d’investissement, nos choix ne peu- vent porter que sur des énergies matures »
Un problème de délai
« Les entreprises sont pragmatiques par nature, explique Pierre Vatin, député de l’Oise, la société ne peut fonctionner de façon radicale, il faut qu’elle puisse s’adap- ter progressivement et en ce sens, les échéances de 2024, 2030 et 2035 qui ryth- ment aujourd’hui la transition énergétique semblent beaucoup trop courtes. Ce n’est
pas une bonne méthode ».
« Il y aura en effet plusieurs énergies dans cette transition, constate Marie-Ange Debon. Ce qui veut toutefois dire une mul- tiplication des infrastructures ou des for- mations. Les entreprises devront donc vivre avec cette multiplicité. Nous avons besoin d’une stabilité contractuelle qui
nous donnera la stabilité permettant de porter les investissements nécessaires ». « Il est important d’écouter les remontées du terrain, prévient Bruno Millienne. Et en ce sens, notre devoir est de devenir des facilitateurs en cessant de légiférer pour diminuer les multiples freins que subissent les entreprises et arrêter d’imposer d’en
   Clément Beaune, ministre délégué en charge des Transports.
Clément Beaune, ministre délégué en charge des Transports
L e ministre délégué aux Transports avait fait le déplacement pour, notamment, décla- rer sa satisfaction des « bonnes relations de travail » établies depuis son arrivée au minis- tère des Transports avec la FNTV, et ce en pleine période de crises multiples. En préam- bule, Jean-Sébastien Barrault avait listé les points sur lesquels les opérateurs du TRV attendaient un certain nombre de réponses. Concernant les différents dispositifs de sou- tien développés pour le secteur, Clément Beaune a indiqué que « leur suivi était en dis- cussion, et qu’ils seraient à l’avenir sans doute
moins importants et plus ciblés... »
Sur le CFA (congé de fin d’activité), le ministre réaffirme sa prolongation en 2023, avant une adaptation à la suite de la réforme des retraites qui sera menée en début d’année prochaine. Pour la décarbonation des transports, le minis- tre la considère « incontournable », tout en reconnaissant que le TRV est déjà un transport qui contribue en soi à cette évolution, « de nouveaux appels à projets seront d’ailleurs lancés en 2023 »..
Enfin, concernant les ZFE-m, Clément Beaune a rappelé que si l’Etat coordonnait leur mise
en œuvre, « ce sont les agglomérations qui décident ». Toutefois, le gouvernement ne permettra pas une multiplicité de règles. « Il faudra harmoniser », a-t-il conclu.
 18 MOBILITÉS MAGAZINE 64 - DECEMBRE 2022
 La table ronde consacrée à la pénurie de conducteurs, de gauche à droite : Ingrid Mareschal, déléguée générale de la FNTV ; Jean Basseres, DG de Pôle Emploi ; Stéphane Viry, député des Vosges ; Franck Dershin, vice-président en charge des mobilités au conseil régional des Hauts de France ; Patrick Westelinck, vice- président de l’IRU ; Serge Reynaud, directeur de la business unit France/Suisse de RATP Dev.
 

















































































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