Page 47 - MOBILITES MAGAZINE N°64
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  Journées Agir 2022
   jourd’hui par notre société capitaliste dopée à la croissance n’était qu’une illusion. La démonstration sur l’impossibilité de disposer d’assez de cuivre pour notre conversion au tout électrique était par exemple convaincante...
En dehors de ces divers propos, les portes étaient donc grandes ouvertes pour des évidences autour du retour aux fonda- mentaux, à savoir « les besoins et usages ». « L’enjeu : comment assurer, n’importe où et n’importe quand, ses besoins essentiels (...) sans avoir à posséder de véhicule ». Hélas de quoi occulter quelques fulgu- rances comme « réindustrialisation et ré- silience ne vont pas forcément rimer avec écologie ».
(* Depuis 2020, Arthur Keller conseille ou accompagne des agences publiques en tant qu’expert des questions de résilience territoriale (Cerema, ADEME). Il a été audi- tionné en 2021 par l’Assemblée nationale dans le cadre de la mission d’information sur la résilience nationale créée par la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale. Il est administrateur d’Adastria, association reconnue d’intérêt général qui travaille sur l’anticipation du déclin de la civilisation thermo-industrielle...)
Décarboner les mobilités locales, ou décalaminer la pensée ?
La table ronde intitulée « Comment dé- carboner les mobilités locales » n’aura pu que lasser les personnes habituées aux congrès et autres tables rondes consacrées aux transports. En effet, on y a entendu les sempiternels discours sur l’impact des émissions CO2 du transport ou sur les différences d’usages de l’auto- mobile entre grandes métropoles et es- paces moins densément peuplés. Laura Foglia, Responsable Mobilités au sein de The Shift Project aura rappelé quelques évidences : le lien entre urbanisme et transports, l’importance de la cohérence des projets. « Se pose la question de la valeur du foncier en centre-ville et des entreprises qui cherchent à s’implanter à l’extérieur pour trouver des terrains moins chers et demandent ensuite des services de transports, ce qui augmente la production kilométrique ». On y a en-
tendu, pour la énième fois le discours de promotion de la marche, pertinente jusqu’à 4 km(1) (sic). Laura Foglia a toutefois rappelé la question de la pertinence « du report modal qui remplace la marche ou les transports en commun » plutôt que l’au- tomobile. Alice Bigorne, Directrice Mobilités Durables de la Métropole Nice Cote d’Azur, a heureusement personnalisé le sujet en évoquant la ligne 3 du tramway, construite avant le vaste programme d’urbanisation de la plaine du Var. Ou encore, en rappelant les spécificités topographiques avec un contraste très marqué entre l’étroite bande côtière et le caractère très mon- tagneux de l’arrière-pays. On y a appris, incidemment, que Klaxit a été reconduit comme l’opérateur de co-voiturage par la Métropole Nice Côte d’Azur (avec un budget de 200 € mensuels pour les co- voitureurs réguliers). Elle a relevé le fait
1/ Une vision binaire et restrictive au seul domicile travail car, à 5km/h de moyenne pour un piéton, cela fait tout de même 48 mn de déplacement pour chaque sens.
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© GTM – B.Croisy

























































































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