Page 48 - MOBILITES MAGAZINE N°64
P. 48

 mobilité urbaine / ÉVÉNEMENT
suivant : « La hausse du prix des carbu- rants, et les ruptures d’approvisionnement des stations d’essence ont créé un contexte favorable au covoiturage ou l’usage du vélo, avec une hausse de +10 % de l’usage de ce dernier ». Ici aussi, on a retrouvé le discours visant à « jouer sur les imagi- naires » (Laura Foglia). Le storytelling serait-il l’avenir du transport public ?
Transition, l’heure de vérité(s) !
La table ronde relative à la transition énergétique des parcs fut, clairement, la plus concrète et pratique de la première partie des Journées Agir à travers l’ex- périence vécue de trois acteurs : deux représentants de collectivités de tailles très différentes et un directeur de réseau. Le plateau de la dernière table ronde du mercredi 23 novembre s’annonçait pro- metteur au seul énoncé de ses partici- pants : Marc Delayer, Administrateur Dé- légué de la CATP, Vice-président du GIE Objectif Transport Public en animateur et trois invités apportant des éclairages très complémentaires d’expériences vécues ; Christophe Cotta, Vice-président en charge des Mobilités au sein de Carène Saint- Nazaire Agglomération  ; Olivier Astolfi, Di- recteur du réseau Lignes Azur  ; Jérémy Olivier Chef de département Transition énergétique et Performance d’exploitation au sein d’Ile de France Mobilités.
En introduction Marc Delayer a rappelé quelques priorités : à savoir l’enjeu du renouvellement des parcs. Citant la der- nière étude statistique de l’UTP arrêtée au 1er janvier 2022 relative aux autobus standard 12 m et articulés 18 m exploités en France, le parc se compose encore de 60  % de motorisations Diesel. Et dans celui-ci, on compte 47  % d’Euro VI et en- core 33  % d’Euro V ! Ce qui laisse encore 20 % d’autobus aux normes Euro IV et antérieures ! Ce qui pose indirectement
la question des financements. Christophe Cotta, Vice-président en charge des Mo- bilités au sein de Carène Saint-Nazaire Agglomération évoque les appels à projets. Lesquels amènent parfois à réécrire les dossiers pour entrer dans le cadre pré- défini. Il évoque également l’expérience de Saint-Nazaire qui s’était vu promettre des aides, consécutivement à la fermeture de la centrale électrique à charbon. Or la sous-Préfecture se désista. Les élus doi- vent donc se débrouiller tout seuls, en privilégiant les projets les plus «  rentables  », c’est-à-dire ceux ayant, soit le plus fort impact, soit le meilleur potentiel de fré- quentation. La Communauté d’agglomé- ration de la région nazairienne et de l’es- tuaire engage un montant de 100 millions d’euros pour les transports publics et la requalification de la voirie ! Outre l’acqui- sition de 40 autobus électriques à batteries et la construction de 3 lignes de bus à haut niveau de service, il prévoit un pro- gramme de végétalisation et d’aménage- ments cyclables en réseau à livrer en 2025.
Sur le sujet des financements, Marc De- layer évoque le combat mené par le GART et l’UTP en faveur d’un « choc d’offre » reposant sur des financements pérennes. Ce qui est, effectivement, assez différent de la logique des appels à projets pour-
suivie depuis plusieurs années par l’Etat. « Les collectivités ont des difficultés fi- nancières, surtout celles qui ne disposent pas de grandes marges de manœuvres issues du Versement Mobilité » rappelle- t-il, tout en insistant sur le contexte actuel rendant le bouclage des budgets encore plus ardus. Olivier Astolfi, Directeur général du réseau Lignes d’Azur évoque les rôles qui incombent à un opérateur. Notamment se mettre en conformité avec l’objectif imposé par sa ZFE-m qui exige dès le 1er janvier 2024 une vignette Crit’Air 2 sur le territoire de la Métropole Nice Côte d‘Azur. Il est même question d’un bannissement des Diesel dès 2025 ! Pour en limiter les coûts, et tenir les délais, il envisage le ré- trofit des autobus de gabarit Mini et Midi faute d’offres immédiatement disponibles en traction électrique ou GNV chez les constructeurs. « Le choix prioritaire est l’électrique à batteries avec biberonnage OppCharge. Sinon, pour les lignes ne pou- vant être électrifiées, le choix est fait d’opter pour le bioGNV », explique Olivier Astolfi. Il a rappelé qu’un exploitant peut aussi avoir un rôle actif de conseil auprès de son délégataire. La régie proposa à celui-ci deux scénarii : un optimisé finan- cièrement, et un second volontariste en faveur de l’électro-mobilité. La Métropole ayant choisi le second « il faut désormais
  48 MOBILITÉS MAGAZINE 64 - DÉCEMBRE 2022
   

























































































   46   47   48   49   50