Page 87 - MOBILITES MAGAZINE N°64
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  L’énergie, un sujet important et prégnant
afin de favoriser les économies. On le sait peu, mais sur un trajet Paris-Lyon via la LGV Sud-Est, un convoi ne consomme de l’électricité qu’un quart du temps. Les trois quarts restants, il circule « sur l’erre », c’est-à-dire sans avoir à tractionner ou freiner, grâce au profil en long de la ligne, en « montagnes russes » de 35  %. On le sait également peu, mais en 1985, lorsque sur cette ligne, la vitesse maximale est relevée de 260 à 270 km/h, la principale raison de cette augmentation de vitesse est de pouvoir réaliser des économies d’énergie. En effet, à
260 km/h, les TGV ne pou- vaient pas circuler sur l’erre en fonction du profil en long, ce qui était rendu possible avec la vitesse maximale de 270 km/h.
Pas de diminution
de vitesse
Cependant, pas question
de ralentir la vitesse des
trains pour obtenir une
économie qui serait dans
ce cas marginale. En marge
de la présentation du TGV M, Alain Krako- vitch, directeur de l’activité TGV-Intercités, a indiqué que la diminution de la vitesse, si elle était appliquée, viendrait casser les roulements des rames, des personnels, dont la productivité serait affectée et casserait également les correspondances. On peut ajouter un autre argument : le fait de diminuer la vitesse pourrait entrainer un report modal inversé, puisque les voya- geurs pourraient se reporter vers d’autres modes de transport, en particulier la voiture (sous toutes ses formes) ou l’avion, qui eux ne seraient pas soumis à un ra- lentissement.
Outre une conduite que l’on peut qualifier « d’intelligente », d’autres recherches
d’économies ont été mises en place. En particulier l’éco stationnement des rames, diminuer l’éclairage intérieur lorsqu’il n’y a pas de voyageurs ou encore stationner en laissant uniquement les fonctions vitales du train en fonctionnement. Selon les cal- culs du groupe SNCF, ces mesures vont permettre d’économiser 750 Gwh d’ici 2025, l’équivalent de la consommation de la population de la ville de Nice. D’autres mesures visent à diminuer la consom- mation énergétique des bâtiments, à la fois accueillant les voyageurs (les gares,
isolation et donc leur consommation d’énergie.
Des coûts en forte hausse
Cependant, malgré toutes ces mesures, l’impact sur les comptes de la hausse d’énergie est évidemment très élevé. SNCF TGV-Intercités a ainsi précisé que la facture d’énergie augmente de 180  % entre 2022 et 2023 et les coûts augmentent d’une manière générale de 13  %. L’activité a annoncé le 18 novembre dernier contenir   la hausse des prix des billets à 5  % grâce
à une politique tarifaire de hausse des prix maximum et des prix pour les pro- fessionnels.
Coté services convention- nés, dont les tarifs sont décidés par les autorités organisatrices, les hausses de ces derniers sont iné- vitables afin de prendre en compte les prix de l’élec- tricité. La région Auvergne- Rhône-Alpes a par exemple annoncé une hausse des prix des billets de ses TER
de 8 %, et de 2,8 % des abonnements. Certaines régions comme Centre-Val-de- Loire ont alerté quant à leur impossibilité de payer la prestation de service effectuée suite à l’explosion des prix et appellent à l’aide l’Etat. D’autres comme la Bourgogne- Franche-Comté ont dû réduire le service, afin de limiter l’impact sur leurs finances. Les négociations pour les prochaines conventions d’exploitation des services conventionnés s’annoncent particulière- ment difficiles et tendues pour répercuter ou non la hausse des prix de l’énergie. Quoi qu’il en soit, cette crise n’a pas fini d’avoir des conséquences sur le ferroviaire dans les années à venir ...
Jérémie Anne
 relevant de SNCF Gares & Connexions) ainsi que les bâtiments tertiaires de l’en- treprise.
Dans les premières, le chauffage sera limité à 11°C dans les halls et 16°C dans les salles d’attente. Les braseros et assises chauffantes seront éteintes, l’éclairage régulé et les luminaires éteints le jour. Dans les seconds, la température sera fixée au maximum à 19°C en hiver et 26°C en été. Le chauffage dans les zones inoc- cupées sera réduit, voir coupé, tout comme les ballons d’eau chaude dans les sanitaires. La seconde partie de la diminution de la consommation d’énergie sera quant à elle réalisée en 2024, avec des investissements dans les bâtiments pour améliorer leur
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