Page 33 - MOBILITES MAGAZINE THEMATIQUE N°5

Le GNV/Exploitation/Réseau urbain
pertinence le gaz aura-t-il à ce moment-là ? là, aucune réponse ne s’impose. le biogaz se sera peut-être imposé.
: Avec le recul, en 1997, le GNV était-il un bon
choix ?
PB : oui, très certainement. d’un point de vue économique, nous n’avons pas ruiné la collectivité, bien au contraire. Grâce surtout au prix du carburant qui a baissé, dès notre 2e génération de bus au GnV, en 2006, nous avons gagné de l’argent par rapport au diesel. dans l’équation du système gaz, le prix d’achat des véhicules a d’abord pesé lourd. le bus coûtait plus cher que le diesel d’environ 50 000 €, ce qui n’est plus vrai aujourd’hui. 10 000 € sur 400 000 actuellement, pour un articulé, ce n’est presque plus rien. il y a eu des investissements de départ : former les mécaniciens, sécuriser les ateliers. nous passions à des compresseurs à 200 bars, une ré- volution. il a fallu installer des cap- teurs de fuite de gaz. Pendant quelques années, nous nous sommes contentés de ne jamais
laisser un bus à l’intérieur d’un ate- lier sans présence humaine pour donner éventuellement l’alerte car le gaz est odorisé, il se sent. nous avons équipé deux dépôts sur trois de leur station. la dernière est pri- vée. tout cela a un eu coût, une seule fois, amorti avec les années. Ce qui est resté plus cher, d’environ 15%, c’est la maintenance, incon- tournable, liée à l’utilisation des compresseurs et autres équipe- ments sous pression. Mais en comparaison avec les chiffres que
Le bus qui a popularisé le GNV à Nantes et a donné une image « verte » à la ville.
nous pouvons glaner chez les voi- sins qui roulent toujours au diesel, nos coûts restent bien moindres.
: Est-ce qu’a été mesuré l’impact du GNV sur la
qualité de l’air à Nantes ?
PB : non, jamais. du moins, je ne l’ai jamais vu mis en avant. sans doute parce qu’il n’y avait guère de doute. a l’origine, les bus avaient tellement mauvaise répu- tation. ils rejetaient des fumées très noires. le maire, Jean-Marc ayrault, avait fait le geste, en pu- blic, de présenter un mouchoir blanc à la sortie d’un pot d’échap- pement. il noircissait à vue d’œil. Pas derrière des bus au GnV. on a parlé longtemps de bus propres. la comparaison n’a plus eu besoin d’être faite. Même si, entretemps, les bus au diesel se sont beaucoup améliorés.
: Nantes y a gagné une image de ville « verte »,
gagnant le label Cit’ergie ou devenant capitale verte
européenne ?
PB : il n’y a pas eu que cela mais
ses bus au GnV y ont contribué. Comme le busway électrique, l’an dernier, l’a aidé à obtenir la distinc-
tion de capitale de l’innovation. u
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La maintenance est restée plus coûteuse de 15% par rapport au diesel.
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MOBILITÉS MAGAZINE THÉMATIQUE - Mars 2020 - 33
© Photo Christiane BlanChard
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