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péchèrent par excès inverse : ceux qui avaient le pouvoir de
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plièrent aux exigences d’Hitler. Les chefs politiques de l’époque
notamment car les conciliateurs comme Neville Chamberlain se
La Seconde Guerre mondiale, en revanche, évolua de la sorte,
évité.
plongea l’humanité dans un conflit sanglant qui aurait pu être
adverse. » L’entêtement inflexible des dirigeants de cette époque
raison d’une série d’incompréhensions des intentions du camp
« La Première Guerre mondiale, déclara-t-il, est survenue en
causes sous-jacentes de la Première Guerre mondiale.
Barbara Tuchman Août 14, titulaire du Prix Pulitzer, traitant des
crise, Kennedy fit la plupart de ses choix en s’inspirant du livre de
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s’entourer de conseillers dans ses prises de décision. Pendant cette
Cochons » lui avait appris à qui faire confiance, et comment
culminant de son mandat présidentiel. L’épisode de « la Baie des
considérée par bon nombre d’experts comme étant le point
La manière dont Kennedy géra la Crise des missiles de Cuba est
·
Commentaires sur Kennedy
avait été évitée de justesse.
exprimées dans la seconde lettre, mais il n’en fit rien. La guerre
aurait pu signaler que les États-Unis se pliaient aux exigences
allaient démanteler leur arsenal nucléaire à Cuba. Khrouchtchev
déclaration sur Radio Moscou. Les Soviétiques, avait-il annoncé,
répandit la bonne nouvelle que Khrouchtchev avait fait une
Mais heureusement, à l’aube du dimanche 28 octobre, se
réveillaient – en pleine « guerre apocalyptique ».
s’attendaient à se réveiller le lendemain matin – si toutefois ils se
s’il avait réussi à le convaincre. Lui et beaucoup d’autres
LA MAIN CACHEE
Robert Kennedy prit congé de l’ambassadeur russe, ne sachant
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274 267 La crise des missiles de Cuba La phase publique Cependant, Kennedy ne pouvait garder éternellement le secret. Kennedy opta finalement pour une mesure risquée consistant à Pendant que Kennedy et ses conseillers débattaient du de guerre américains envoyés dans leur direction repérèrent suppléme
s’opposer à l’agresseur se montrèrent cette fois trop conciliants. 14 mesurait 3 mètres de long et pesait près de 5 tonnes. Pour
Pendant « la Crise des missiles », Kennedy savait qu’il devait qu’elle soit chargée à bord d’un avion et programmée pour
trouver le juste milieu entre l’agressivité militaire et une faiblesse exploser, une équipe d’experts avait dû travailler plusieurs jours.
Au moment de la Crise des missiles, des bombes vingt fois plus
pouvant être perçue comme un aveu de reddition. Il réussit LA MAIN CACHEE puissantes, mesurant 1 mètre de long, avaient la forme de
brillamment cet exercice d’équilibrisme, en convainquant les simples bombes à TNT, et pouvaient facilement être placées
Soviétiques de retirer leurs missiles, ce qui évita un conflit sous l’aile de chasseurs-bombardiers positionnés sur une base
nucléaire, tout en maintenant la crédibilité américaine vis-à-vis de terrestre ou sur un porte-avions. 16 9
ses alliés. Khrouchtchev, en revanche, fut destitué de ses fonctions,
notamment en raison de sa mauvaise gestion de la crise. • En 1960, l’arsenal nucléaire des États-Unis était
considérable. Quant à l’arsenal soviétique, bien que plus
modeste, il n’en était pas moins immense, à en croire ce qu’en
· Une pluie battante disait à l’époque la communauté du renseignement des États-
Unis. Lorsqu’Eisenhower céda la présidence à Kennedy, les
Lorsque l’on est attentif à la corrélation entre l’actualité et la États-Unis disposaient d’environ 18 000 armes nucléaires. Les
paracha de la semaine, il est particulièrement troublant de analystes américains du renseignement n’avaient aucun doute
constater à quel moment s’est déclarée la Crise des missiles. sur la supériorité de l’arsenal américain, tout en étant
Comme mentionné ci-dessus, la confrontation atteignit son point parfaitement conscients de la puissance des armes non
culminant lors du Chabbat de la parachat Beréchit. Cette paracha conventionnelles soviétiques. Pour reprendre les termes des
détracteurs du nucléaire de l’époque, les Russes étaient pourvus
qui commence avec la création du monde, s’achève sur la menace de d’un tel surarmement que « s’ils l’utilisaient, l’Hémisphère
sa destruction :
Nord risquait d’être entièrement éradiqué. » 17
« Hachem dit : “J’effacerai l’homme que J’ai créé de la surface de
la terre : depuis l’homme jusqu’à la bête, jusqu’au reptile, jusqu’aux • La Guerre Froide vit l’apparition d’un concept La Crise des
fondamental : « La capacité de seconde frappe ». Au cours des
oiseaux des Cieux. Car Je regrette de les avoir créés.” »
années 1950, quelques-uns des meilleurs cerveaux du monde
Le monde a été menacé de destruction en 1962, juste lors de la tentèrent de décortiquer la logique sous-tendant l’usage des
lecture de la paracha où Hachem profère précisément cette menace. armes nucléaires pour défendre son territoire, en dépit de la
Dans la parachat Noa’h qui suit immédiatement après, le monde est probabilité de signer son propre arrêt de mort. À première vue, missiles de
détruit. C’est peut-être donc une grande chance que la crise n’ait La crise des missiles de Cuba un arsenal nucléaire n’avait aucun pouvoir dissuasif, voire
pas éclaté, ne serait-ce qu’un jour plus tard, au beau milieu de la risquait même au contraire d’inciter à une agression et à un
paracha du Déluge. Les États-Unis avaient prévu d’envahir Cuba conflit nucléaire, s’il pouvait être détruit lors d’une première
en lançant une attaque aérienne massive, suivie d’une invasion frappe. Dans ces conditions, tout État pouvait donc être tenté Cuba
terrestre le lundi 29 octobre, roch ‘hodech ‘hechvan qui est le mois de lancer une offensive nucléaire, afin de se débarrasser de tout
du Maboul. Ils avaient également prévu de positionner des sous- risque de réplique et de toute menace de sa propre destruction.
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