Page 6 - AQMAT Cahier thématique Juillet-août 2018
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 ENTREvUE ExCLUSIvE AvEC
gARy LEROUx, PRéSIDENT DE L'ACIPR
 Selon un récent rapport d'Environnement Canada, l'industrie canadienne des revêtements a réduit de plus de 75% les COV dans les revêtements architecturaux au cours des cinq dernières années.
 Pour mieux connaître les défis auxquels font face les fabricants de peintures au Canada, l’AQMAT a réalisé une entrevue exclusive avec le président de l’Association canadienne de l’industrie de la peinture et du revêtement (ACIPR), Gary LeRoux.
AQMAT : La peinture semble subir de profonds changements en matière de R&D, notamment de la part des grands acteurs européens. Que devrions-nous appré- hender dans les années àvenir?
ACIPR : De nombreuses ini- tiatives sont guidées par les préférences des clients et le désir des entreprises de devancer leurs concurrents. Cela a conduit à une innova- tion significative à ce jour et cette tendance se poursuivra. Alors que les produits de peinture et de revêtement ont été régulés en termes d'émissions de COV et autres avec un mouvement impres- sionnant vers les produits à base d'eau pour la peinture décorative - et de plus en plus pour d'autres catégories - les pressions réglemen- taires continuent.
Par exemple, les entreprises de peinture et de revêtements développent des produits qui aident les entreprises et leurs clients à réduire leur empreinte environnementale, tout en créant de la valeur pour l'entreprise. Ces lignes de produits, par exemple, comprennent les peintures architecturales qui sont maintenant plus durables,
durent plus longtemps et protègent des actifs précieux.
Même les PME investissent massivement dans la R&D. Par exemple, au Québec, Ressources Laurentides a récemment ouvert un centre de R&D de 60 000 personnes à Trois-Rivières pour faire plus de recherches sur de nouvelles utilisations pour les restes de peinture. L’un des chefs de file au Canada en
ACIPR : On craint que, lorsque la consolidation se produit, la fabrication canadienne proprement dite soit trans- férée d'usines canadiennes à des usines américaines de grandes multinationales et que le produit soit expédié au Canada. Cela entraîne une perte de fabrication et d'em- plois au Canada. Au cours des 15 dernières années, on a vu environ 50 % des produits de revêtement vendus au
ont des bilans plus solides et qu'ils sont prêts à investir dans la R&D pour des pro- duits nouveaux ou com- plémentaires. Par exemple, l'acquisition de la division peinture décorative d'Akzo Nobel en Amérique du Nord, l'acquisition de General Paint par Sherwin Williams et, plus récemment, Valspar, l'acquisition de DuPont par Axalta, ont été amplement démontrées au cours des dix dernières années. Toutes ces grandes entreprises ont depuis investi massivement dans la R&D et ont prouvé qu'elles peuvent toujours rechercher de l'innovation pour leurs produits afin d'accroître la fonctionnalité, d'améliorer la durabilité et d'accroître la part de marché au Canada.
L'augmentation rapide de l'innovation est aussi lar- gement liée à la réponse directe aux problèmes environnementaux et aux pressions associées sur les politiques publiques. Une telle approche de l'innovation dans le secteur des revête- ments fait désormais partie de l'ADN des entreprises de revêtements. En effet, elle fait partie de leur licence sociale d'exploitation, ce qui est l'objectif de toutes les entreprises, qu'elles soient chimiques ou non.
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matière de peinture recyclée, la société a fait preuve d'un grand leadership en matière de gestion environnemen- tale, ce qui est largement reconnu dans l'industrie des revêtements.
AQMAT : L'industrie de la peinture architectu- rale nord-américaine et mondiale n'est pas à l'abri de la vague de consolidation. Qu'est-ce qui est positif et inquié- tant à propos de ce phénomène ?
Canada qui sont maintenant importés des États-Unis. La réduction récente de l'impôt des sociétés aux États-Unis et le retrait des règlements ne vont pas aider à cet égard et l'ACIPR s'efforce de faire en sorte que la réglementa- tion soit alignée autant que possible avec les États-Unis.
Du côté positif, lorsque les fabricants pénètrent de nou- veaux marchés par le biais de la consolidation ou de la croissance interne, cela signifie généralement qu'ils
 

















































































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