Page 7 - AQMAT Cahier thématique Mars 2019
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Exemple d'assemblage d'un type de « mur parfait »
maximiser chacune de ses composantes pour récolter ensuite tous les avantages », explique M. Lasalle. Un même matériau pourra ainsi remplir plus d’une fonction, contrai- rement à notre pratique cou- rante où chaque matériau a sa propre utilité distincte. Il faut voir le bâtiment comme étant un système constructif pour le rendre optimal. Le mur parfait répond à ce schème de pensée.
Le concept de base du mur parfait comporte trois couches principales de maté- riaux : le parement, l’isolant et la structure. En réponse à la deuxième question, cela va de soi, le parement est positionné du côté extérieur offrant une première protec- tion contre les intempéries. Ensuite vient l’isolant. Que ce soit un panneau d’iso- lant extrudé, expansé ou un isolant en mousse de polyu- réthane, cette deuxième couche sert à la fois d’isolant (qui se conjugue ici en R effectif), de deuxième plan de protection contre les intem- péries et de pare-air.
Finalement se positionne l’ossature du bâtiment, pour
laquelle, soit dit en passant, on revient aux montants en 2 x 4 pouces. L’idée est de garder la structure au chaud afin d’assurer son intégrité tout en réduisant au mieux l’épaisseur totale du mur.
Les chercheurs à la rescousse
Certes, cette nouvelle façon de penser le bâtiment apporte son lot de changements et de défis, mais offre aussi de belles opportunités. Par exemple, la cavité murale n’étant plus isolée, elle permet aisément le passage de la mécanique et de l’électricité. Advenant une possible infiltration d’eau, la cavité vide du mur permet de constater la présence de la pro- blématique rapidement, sans dégradation majeure du mur et limitant ainsi les correctifs.
Le projet de recherche en est à ses balbutiements. « Le CIRCERB effectue actuelle- ment des tests en laboratoire sur un lot d’échantillonnages de différents assemblages pour déterminer des para- mètres de recherche plus précis. Une fois ces premiers résultats obtenus, des essais
plus poussés seront effectués pour arriver à contrôler et résoudre les contraintes iden- tifiées », précise M. Lasalle.
La phase finale de ce projet consistera en une surveillance continue (monitoring) d’une maison de tous les paramètres d’étude.
« Cette démarche scientifique est nécessaire afin d’assurer la viabilité du projet et de lier la science du bâtiment à la réalité du chantier. Nous pensons que les premiers murs parfaits pourront s’ériger sur les chantiers du Québec au début des années 2020 », estime Marco Lasalle.
La Chaire industrielle de recherche sur la construction écoresponsable en bois (CIRCERB) de l’Université Laval, à Québec, est une plate- forme académique multidisciplinaire et inté- grée, jumelée à un consortium industriel, qui œuvre sur tout le réseau de création de valeur du secteur de la construction, dans le but de développer des solutions écoresponsables, qui utilisent le bois pour réduire l’empreinte écologique des bâtiments.
Ses interventions se basent sur trois thèmes: Concevoir - Construire – Exploiter.
Le CIRCERB s’est engagé dans le comité formé pour mener à terme le projet de 4e génération de murs à ossature de bois en y apportant la dimension scientifique.
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