Page 8 - AQMAT Cahier thématique Mars 2019
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DES mURS QUI RESPIRENT
L'ISOLATION, UN DOmAINE EN évOLUTION
À Saint-Calixte, l’architecte Dominique Laroche a choisi le bois lamellé-croisé (CLT, pour cross- laminated timber) au lieu de la traditionnelle ossature légère en « 2 x 4 » pour construire sa demeure. Il voulait se familiariser avec ce matériau avant de l’intégrer à des projets pour ses clients. Ce faisant, il a découvert qu’il pouvait se passer de pare-vapeur et, ainsi, allonger la durée de vie de la charpente.
Selon lui, le pare-vapeur empêche la vapeur d’eau contenue dans l’air inté- rieur de la maison de péné- trer dans le mur, mais une erreur dans la composition de celui-ci peut piéger l’eau à l’intérieur, où elle risque de se condenser et d’altérer les matériaux. « On s’expose à de la pourriture à long terme », explique l’archi- tecte. En outre, il fait remar- quer que, dans les murs des
Tout comme la mode ou la décoration, les matériaux isolants évoluent avec les mentalités et suivent les ten- dances du moment. A l’heure de l’écologiquement correct et de l’amélioration de la performance énergétique, les matériaux isolants sont de plus en plus efficaces et de moins en moins nocifs pour la planète et pour votre santé.
Mais il existe un fait «historique» qui a influencé le volet isolation des constructions résidentielles depuis les années 1980.
Voici comment l’APCHQ le présente.
anciens bâtiments, l’absence de pare-vapeur permet les échanges d’humidité, ce qui contribue à prévenir ce genre de problèmes. « Je fais de la rénovation sur une maison de plus de 100 ans et la charpente en
lamellé-croisé. « En raison de son épaisseur, le CLT agit comme une éponge qui absorbe et relâche l’humidité d’une saison à l’autre », com- pare Dominique Laroche. Il s’est tourné vers le four- nisseur autrichien KLH, qui disposait de données sur la perméance de ses produits. Le centre de recherche FPInnovations s’est ensuite associée au projet de Dominique Laroche pour
bois est comme témoigne-t-il.
neuve »,
observer in situ le compor- tement réel des murs. Les observations ont confirmé les résultats en laboratoire.
Source: Magazine Esquisses, Ordre des architectes du Québec, automne 2018
C’est le même principe qu’il a mis à profit, en 2012, en concevant sa maison en
QUESTION
dans le résidentiel léger, pourquoi utilise-t-on des montants de 2 x 6 po pour ériger les murs extérieurs ? parce que...
1. c’est plus solide structuralement.
2. c’est une exigence du Code de construction.
3. les montants de 2 x 6 po permettent de placer 5,5 po d’épaisseur de laine isolante dans la cavité du mur.
RéPONSE
Le numéro 3. Pourquoi ?
Il faut remonter en 1983 pour comprendre pourquoi on utilise des 2 x 6 po comme structure des murs extérieurs. L’année 1983 marque l’arrivée du Règlement sur l’économie d’énergie qui exigeait un minimum de R-20 aux murs extérieurs.
Pour atteindre cette nouvelle exigence, l’industrie du bois soutenait qu’il fallait augmenter l’épaisseur de la cavité pour permettre la mise en place de 5,5 po de laine isolante. Ainsi, il fallait remplacer les colombages de 2 x 4 po, jusqu’alors utilisés dans l’industrie et qui ne permettaient que 3,5 po de laine, par des colombages de 2 x 6 po.
L’industrie du bois avait su convaincre l’industrie de passer des 2 x 4 po aux 2 x 6 po. C’est pour une raison historique et non technique qu’on utilise maintenant des montants de 2 x 6 po pour ériger les murs extérieurs de nos habitations. Permettant du même coup d’écouler plus de bois.
8 mars 2019 cahier thÉmatiQue aQmat