Page 11 - AQMAT Magazine Décembre 2019
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 En matière de gestion de l’écoulement des eaux, le drain de fondation serait l’équivalent du gardien de but. Nous ne voulons pas que l’eau puisse ruisseler jusqu’au drain, notre der- nière défense avant l’infiltra- tion d’eau. S’il y a défaillance de celui-ci, c’est le dégât d’eau. Ainsi, il est préférable de minimiser la quantité d’eau qui pourrait se rendre jusqu’au drain.
La stratégie la plus simple est d’éloigner le maximum d’eau possible de nos bâti- ments. Le principe est simple : une goutte d’eau qui ne touche pas au bâtiment est une goutte d’eau qui ne peut pas s’infiltrer.
Comment faire ?
Les gouttières ont un impact sur la quantité d’eau qui parviendra jusqu’au drain de fondation. Il faut toutefois s’assurer que le pied des colonnes d’évacuation des gouttières éloigne l’eau en terminant par exemple par un coude qui distance l’eau des fondations. Évidemment, il ne faut JAMAIS brancher des gouttières au système de drainage des fondations. L’eau qui ruisselle sur le sol tendra à se diriger vers lui par la force gravitation- nelle. Ainsi, l’aménagement de pentes positives sur au moins les quatre premiers pieds au périmètre du bâti- ment est essentiel.
Malgré les deux premières défenses, une certaine quantité d’eau réussira à percoler dans le sol près des fondations. Il est toujours possible de l’empêcher de se rendre au drain. On peut opter pour une couche de matériau imperméable à l’intérieur du remblai, avant la mise en place de la terre végétale (top soil). Ce pourrait être une pellicule de polyéthylène, un géotextile, un polystyrène ou même une couche argileuse. L’idée est d’éloigner l’eau par glissement du bâtiment. Finalement, pour l’eau ayant réussi à se rendre à notre système de drainage, nous avons avantage à faciliter et à accélérer son évacuation. Pour ce faire, nous recommandons de mettre
davantage de pierres nettes au-dessus du drain que ce que le Code de construction exige minimalement. La pierre doit non seulement recouvrir le dessus et les côtés du drain de fondation, mais nous recommandons fortement de recouvrir également le dessus de la semelle d’environ 100 mm (4’’) de pierre. Pour un ouvrage offrant une meilleure durabilité, il est souhaitable de recouvrir le remblai de pierre d’une membrane géotextile ou d’une pellicule polyéthylène. En aucune circonstance nous ne recommandons de conduite de drainage enrobée dans un géotextile en drainage de bâtiment. Surtout pas dans un sol sablonneux.
    ET LE CHOix dU dRAiN ?
Trois types de conduites retiennent notre attention pour servir de tuyau de drai- nage : le tuyau annelé (1), le tuyau annelé avec intérieur lisse (2) et la conduite en PVC avec glissière (3).
Il est à noter que le drain de PVC avec glissière centrale pour évacuation de sédiments, souvent appelé à tort « Drain BNQ », devrait être certifié BNQ 3624-130 et avoir sept trous à tous les 300 mm (12’’). Il ne faut pas confondre avec les conduites à trois perforations conçues pour les champs d’épuration. Les trois tuyaux sont offerts notamment en
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   diamètre de 100 mm (4’’) et sont conformes aux exigences du Code de construction.
La conduite annelée est un bon choix de base. Elle offre une performance acceptable et une bonne durabilité.
La conduite annelée avec intérieur lisse est une option plus performante.
Elle est même fortement recommandable lorsque des dépôts de sédiments, tel que du sol sablonneux, ou lorsque le potentiel de colmatage du drain par l’ocre ferreux est moyen à élevé (selon la norme
BNQ 3661-500). Il s’agit d’un drain qui maximise la vitesse d’évacuation de l’eau ainsi que la facilité de nettoyage.
La troisième conduite est le drain en PVC. Celui-ci laisse toutefois peu de place à l’erreur lors de l’installation. Pour les situations où le potentiel de colmatage par l’ocre ferreux est très élevé, il est néanmoins le choix tout désigné.
Il demande plus d’attention sur la pente d’écoulement (risque de créer des contre- pentes supérieures aux drains annelés), et requiert plus de distances pour suivre
les changements de direction de la fondation. L’utilisation de coude à 90 degrés est à proscrire avec ce type de drain, car le braquage trop serré empêche les buses de nettoyage et les caméras de drain de pouvoir circuler lors d’opérations d’entretien.
Finalement, la durée de vie normale d’un drain est d’environ 25 ans. Cela est peu comparé à l’espérance de vie du bâtiment. Il est facile de décupler la longévité d’un drain de fondation en installant, systématiquement, des cheminées d’accès pour le nettoyage.
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