Page 42 - Quart de Rond Avril-Mai

Peinture :
une industrie où
La forMation en Peinture : MaL nécessaire ou avantage concurrentieL ?
Selon Détail Québec, 54 % des établissements du secteur du commerce de détail au Québec n’ont rien investi en formation en 2011. Le même pourcentage prévoyait ne rien investir en 2012. Faut-il s’en inquiéter ? Sans doute, mais que penser de la pertinence des investissements ?
mariO BOucHarD
Consultant en développement des compétences (M. Éd.)
cOllaBOratiOn sPéciale
mbc@videotron.ca
Dépenser plus en formation ne signifie pas nécessairement développer davantage de compétences utiles à l’entre- prise. Certaines initiatives sont à cet égard fort discutables. Comment alors s’étonner que des entreprises ne perçoivent pas l’importance de développer les compétences de leurs employés ? Comment renverser la vapeur ?
Dans la pratique, la formation en entreprise comporte son lot de difficultés : manque de temps pour organiser les activités,
remplacement du personnel en formation, coûts parfois élevés, lourdeur administrative de la Loi du 1%, manque d’expertise à l’interne, absence de suivi, résultats parfois dif- ficiles à évaluer, etc. Sans oublier ceux qui veulent former les employés toujours plus vite ! Au point où la formation devient de l’information. Posséder un livre sur la décoration - donc de l’information - fait-il de moi une personne compétente en déco ? Informer n’est pas former.
Ce que les employeurs attendent de plus en plus de la forma- tion, c’est un rendement supérieur aux coûts, un avantage concurrentiel.
Prenons comme exemple le département de peinture d’une quincaillerie. On y vend beaucoup de produits et d’acces- soires. Les consommateurs qui s’y présentent recherchent plus que des produits et des conseils sur leur utilisation, ils recherchent très souvent un conseiller qui peut les aider à réaliser leurs projets. La dimension technique y est complexe. Dans ce département, le développement des compétences a porté principalement sur la connaissance des produits. Quels avantages peut-on anticiper de cette initiative ?
Selon une étude sur le sujet réalisée par les HEC Montréal*, une formation sur la connaissance des produits conçue par compétences offre de multiples avantages: augmentation des ventes, amélioration de la qualité des relations avec les clients, diminution des plaintes, autonomie et mobilisation des employés, fidélisation des clients, sans compter une meil- leure expérience d’achat pour le consommateur. Le tableau 1 présente un résumé des avantages du développement des compétences sur la connaissance des produits pour les fabri- cants, les marchands, les conseillers et les consommateurs (selon l’étude du CIRDEP et d’autres sources).
* CIRDEP (2007). Bouteiller, Dominique et Cossette, Michel (2007). Apprentissage, transfert, impact. Une exploration des effets de la formation dans le secteur du commerce de détail. HEC-Montréal / CIRDEP.
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42 | QUART DE ROND | AVRIL-MAI 2015
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