Page 283 - VISION CITY MAGAZINE PAYS BASQUE 2020/2021
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 SPACEJUNK

 Alban Morlot est à l’initiative du festival Points
 de Vue : ce passionné de street art est alors
 directeur de la galerie Spacejunk, acteur culturel
 engagé et reconnu pour son expertise. Soucieux
 de proposer des expositions d’artistes qui
 évoluent hors du circuit traditionnel, le centre
 d’art bayonnais a toujours prôné l’ouverture et la
 découverte culturelle auprès d’un public curieux
 ou amateur, sur des teintes urbaines lowbrow
 et pop surrealist. A l’époque, frustré de recevoir
 des artistes talentueux à la galerie sans pouvoir
 laisser une trace de leur passage, Alban Morlot
 a eu l’idée d’étendre les expositions aux murs
 de la ville. C’était l’occasion de « sortir de la
 galerie pour que les artistes puissent s’exprimer
 et être découverts plus largement ». Quatre à cinq
 années ont suivi cette réflexion avant de laisser
 place au festival Points de Vue, non sans certaines
 appréhensions sur l’accueil que pourrait réserver
 le public local. Mais c’est bien avec enthousiasme
 et engouement que la Ville et ses habitants ont
 adhéré à cette proposition artistique d’un nouveau
 genre. Aujourd’hui, le festival n’a plus à faire
 ses preuves, et tient une place essentielle dans
 l’agenda culturel basque. Son message résonne
 toujours entre les colombages des bâtiments
 traditionnels. Le projet, rapidement soutenu par
 les acteurs publics de la ville de Bayonne, offre
 ainsi une nouvelle perspective artistique, en
 proposant un rendez-vous culturel novateur et
 accessible à tous. « Nous ne voulons pas tomber
 dans un festival facile, où l’on invite les derniers
 artistes à la mode uniquement pour générer un
 flux important de visiteurs. Nous avons la volonté
 de faire découvrir la création contemporaine au
 plus grand nombre, la rendre accessible : c’est
 ça c’est notre cœur de mission », explique Alban
 Morlot, aujourd’hui directeur artistique du festival.
 « Ensuite seulement, nous travaillons sur le cercle
 vertueux de l’attractivité du rendez-vous et de la
 ville. Plus on va essayer d’être attractif, plus
 on participera à gommer les écarts d’accès à la
 Culture ». C’est bien tout l’enjeu de ce festival qui
 permet de démocratiser les arts urbains et d’en
 faciliter l’accès à un plus large public.





 MONKEY BIRD, « SPIRITHOOD »                                NEVERCREW, « TIDE »
 Le collectif bordelais Monkey Bird s’est installé Quartier Saint-Esprit pour y apposer une fable murale d’envergure. L’oiseau, comme   Quartier de la Gare à Bayonne, l’œuvre monumentale du collectif engagé Nevercrew fait face à l’Adour. Cette fresque
 personnification de l’âme humaine, prend place sur la tête du singe renvoyant à la condition primitive de l’homme. © David Duchon Doris  poétique, lumineuse et colorée dénonce à sa manière les dégâts de l’Homme sur une nature en danger. © Nevercrew
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