Page 66 - Lifestyle byROSIER 2015
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Cependant, si la lavande se retrouve tout au long de notre histoire, sa culture, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, est beaucoup plus récente :
C’est surtout au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle que la cueillette de la lavande s’est développée dans le Midi de la France : à cette époque, un fort exode rural dépeuple les campagnes pauvres, notamment les « Alpes sèches », et plus largement toutes les régions de collines et de plateaux qui s’étendent du Mont Ventoux à la vallée du Verdon, avec pour limites le Vercors et les contreforts des Alpes. Il s’agit d’une zone peu hospitalière, constituée surtout des terrains calcaires secs et rocailleux. Beaucoup de terrains situés en altitude sont très difficiles à travailler à cause de la pente, de la nature du sol et des difficultés d’accès.
Les fermes et hameaux sont disséminés, les communications entre les différentes vallées passent par des cols ou des chemins de montagne peu praticables, surtout l’hiver.
Les populations paysannes de ces régions vivaient la plupart du temps en quasi-autarcie, dans des conditions très dures. L’attrait d’une existence plus facile va conduire vers les villes une grande partie de cette population, que la campagne ne peut que mal nourrir, et qui trouve assez facilement son emploi dans les manufactures nouvellement créées pendant que le chemin
de fer étend son réseau jusqu’aux moindres bourgs.
Les terres qui avaient été déboisées et cultivées pendant
des siècles sont laissées à l’abandon. L’érosion les détériore rapidement et laisse souvent la roche à nu. Seules des plantes robustes et peu exigeantes peuvent y prospérer : ce sera le cas de la lavande et de lavande aspic (la lavande sauvage) qui vont rapidement recouvrir les collines abandonnées.
A la même époque, la consommation des parfums et de cosmétiques connaissait une forte croissance sous l’influence de la mode et de l’augmentation de la population citadine. L’industrie, en attirant beaucoup de monde vers les villes, se créait en quelque sorte « son propre marché ».
However, if lavender is found throughout our history, its cultivation, as practiced today, is much more recent.
It is particularly during the second half of the nineteenth century that harvesting lavender become part of the economy of the south of France: at this time, a massive rural exodus left the poor countryside depopulated, especially the “dry Alps”, and all the hills and plateau stretching from Mont Ventoux to the Verdon valley and bordered by the Vercors and the Alps. This was not an hospitable area, especially given its dry, chalky and rocky earth. Lots of the land at high altitude is difficult to work on because of the steep slopes, the nature of the soil and the difficult access.
Farms and hamlets are spread out and communication between the different valleys, via the curving roads or the scarcely passable mountain paths, is difficult, especially in winter.
For most of the year the peasant populations in these regions lived in virtual frugality, in very difficult conditions.
The promise of an easier life led a large part of this population to the towns - the countryside could hardly feed them and they were able to find work work quite easily in the newly created factories, whilst the railways extended their networks to the smallest villages.
Land that had been deforested and cultivated for centuries is now abandoned. Erosion rapidly deteriorates the land which is left on bare rock. Only hardy and undemanding plants can grow there: this is the case for lavender and wild lavender, which rapidly covers the abandoned hills.
At the same time, usage of perfumes and cosmetics increased as a result of fashion and an increase of the urban population. Industry created “its own market” by attracting lots of people to the towns.
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