Page 16 - Le monde futur vu par les 5eB
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me frappait le visage. J'aimais cette sensation de bien etre et de liberte, de ne pas etre
dans le meme monde qu'en bas.
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Je laissais mes jambes pendouiller dans le vide. J'observais la vue qui s'offrait a (
moi. La ville, ses gens et leurs routines. Ils croyaient vivre. Ils ne faisaient que survivre
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dans ce monde sans pitie. La ville, cette ville sombre et crasseuse ne nous offrait deja
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pas un tres beau cadre, mais on faisait avec. Le ciel etait sombre. La fumee empechait
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les rayons d'eclairer les ruelles. Les buildings etaient tous plus delabres les uns que
les autres. Des dechets jonchaient le sol par-ci par-la. (
J'entendis plusieurs coups de feu et baissai la tete pour essayer d’apercevoir ce
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qu'il s'y passait. J'arrivai a distinguer un homme, a terre, gisant au sol dans une mare
de sang. Encore une personne qui essayait de trouver sa place, elle etait desormais
aupres des morts.
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Nous n'etions que des ames perdues qui travaillions pour oublier, pour nous
oublier nous-memes et oublier nos problemes. Nous n'etions que des ames perdues
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qui vivions au rythme de la ville. Se lever toujours plus tot et se coucher toujours plus
tard, en attendant que notre heure vienne. Je ne voulais pas vivre au crochet d'un
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chrono, a faire Metro Boulot Dodo chaque jour; ne pas voir la lumiere du soleil; ne
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jamais savoir a quoi ressemblait une foret ou une colline.
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Parfois je me demandais : qu'est-ce qui différencie le fait de rester entre quatre
murs et être enfermé entre quatre planches de bois à six pieds sous terre? Je preferais
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vivre dans le noir et la serenite que de ne voir que la lumiere artificielle, mourir un
peu plus chaque jour et ne rien pouvoir faire.
Je sentais tous les jours la fumee des voitures. Je voyais sans cesse mes parents
se lever et partir sans meme se regarder. C'etait horrible de voir a quel point on ne
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vivait plus que pour ça : travailler. Je me sentais enfin pret a franchir definitivement le
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pas. Je remplis une derniere fois mes poumons d'air et fermai les yeux. Je serrai mon
pendentif dans ma main droite et me laissai tomber doucement.
Je sentis le gout du sang dans ma bouche...
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