Page 85 - Le savoir-(sur)vivre
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LE SAVOIR-(SUR)VIVRE
 Par la force des choses, les pilotes de vitesse apparaissent souvent comme des spécialistes de la chute. On les voit parfois glisser sur le dos, bras et jambes en l’air, pour éviter les fractures des membres.
 À la télévision, on voit fréquemment les pilotes glisser ou rouler sur le sol à haute vitesse avant de
se relever et rentrer au stand pour monter instantanément sur la moto de réserve, si l’incident s’est passé pendant les essais.
- Quand je regarde un Grand Prix à la TV et que je vois les pilotes chuter, pour se protéger, ils utilisent dans les grandes lignes les mêmes techniques que celles qu’on apprend en judo, dit Ingrid Berghmans.
En matière de chutes, Ingrid Berghmans sait de quoi on parle.
Si elle fut six fois championne du monde de judo, ce ne fut pas sans avoir souvent été jetée au sol. Des contacts avec le tatami, elle en eut souvent. Ils furent parfois brutaux.
À la question de savoir si chuter cela peut s’apprendre, l’ancienne championne répond par l’affirmative :
- Lorsque vous commencez à pratiquer le judo, que ce soit à 5 ans, à 10 ans, à 15 ans, à 20 ans ou même plus tard, on vous apprendra à tomber sans vous faire mal. Et pour tomber sans se faire mal, il est indispensable de s’entraîner.
Quand on lui rétorque qu’il est difficile de s’entraîner à tomber à moto, la judoka poursuit avec humour:
- D’accord, il faut commencer par faire du judo ! C’est vrai qu’on ne voit pas très bien comment on pourrait chuter volontairement à moto pour s’entraîner. Personnellement, j’ai fait de la moto, peu sur la route et pas mal en tout terrain.
C’est Georges Jobé (N.D.L.R. cinq fois champion du monde de motocross, aujourd’hui disparu) qui m’a mise sur une moto. Il était un bon moniteur, mais il était très dur. Il me disait toujours : Gaz ! Gaz ! Mets du gaz !
Et lorsqu’on faisait des balades à plusieurs, quand je tombais il disait aux autres : «ne vous inquiétez pas pour celle-là, elle sait tomber !» Et il est vrai que pour moi, il est naturel de tomber sans mettre mes mains en avant.
C’est là un réflexe naturel mais qu’il faut apprendre à effacer de son comportement.
Pour moi, l’exemple donné par les pilotes de vitesse est explicite. Le plus souvent, après une chute, ils glissent sur le dos en maintenant la tête, les mains et les pieds en l’air.
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