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Manifeste pour un cerveau libre


                                Préface de Serge Tisseron






                    Depuis que nous savons que de nouveaux neurones naissent
                  chaque jour dans notre cerveau, les livres qui vantent les mérites
                  des neurosciences semblent suivre le même rythme dans les bacs
                  des libraires… Mais celui d’Idriss Aberkane se distingue des autres.
                  C’est moins un essai qu’un manifeste : un manifeste qui nous invite
                  à faire d’un certain passé « table rase » pour prendre « le parti du
                  cerveau ».
                    Des divers fils rouges autour desquels sa pensée s’organise, j’en
                  ai retenu trois. Le premier est l’économie de la connaissance. Alors
                  que les flux financiers enrichissent certains et en appauvrissent
                  d’autres, les flux de connaissance profitent à tout le monde. Le
                  meilleur exemple en est cette monnaie introduite en Inde qui ne
                  permet à son possesseur qu’une seule chose, payer quelqu’un qui lui
                  donne des cours dans la matière de son choix. De telle façon que
                  celui qui reçoit cet argent ne peut l’utiliser lui‑ même à rien d’autre
                  qu’à obtenir à son tour un enseignement, et ainsi de suite depuis
                  les personnes les moins éduquées jusqu’aux personnes qui le sont le
                  plus. Chacun s’enrichit en outre non seulement des connaissances
                  qui lui sont dispensées, mais aussi de celles qu’il donne, puisque
                  l’effort d’expliquer bénéficie à celui qui le fait autant qu’à celui qui
                  l’écoute. Ainsi s’établit une chaîne ininterrompue de transmissions
                  vertueuses.
                    Le second fil rouge qui traverse l’ouvrage d’Idriss Aberkane
                  est l’empan : ce mot désigne, rappelons‑ le, la distance qui sépare
                    l’extrémité du pouce de celle du petit doigt lorsque notre main est
                  ouverte. Cette distance a été proposée à la Renaissance pour être


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