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La Tribune des travailleurs - No264 - Jeudi 12 novembre 2020
    Lu sur le site de...
4 novembre 2020
Les courriers des
lecteurs engagent leurs auteurs
et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de la rédaction.
 Lecteurs, à vos plu
 mes !
   Avec son accord, je vous fais parvenir un message d’une nouvelle abonnée à La Tribune des travailleurs...
«J
’aime beaucoup la lecture de La Tribune : j’ap- précie beaucoup ce qu’ils disent et surtout : comment ils le disent. C’est clair, net et précis,
facile à lire et bien conçu parce que l’on n’a pas besoin de prévoir d’avoir une heure devant soi pour s’informer : toutes ces petites et grosses “puces” sont vite lues si on se pose cinq minutes ou un quart d’heure, et très “informatives”. Pour les femmes, en tout cas, qui sont tout le temps à “fourgonner”, c’est idéal. Ce qui manque, comme toujours, c’est : qu’est-ce qu’on peut ? »
Concernant le dernier point évoqué, je lui ai envoyé une invitation pour le meeting du 7 novembre.
Fraternellement,
P. R., Saint-Gildas-de-Rhuys (56)
     Les informations nationales nous assènent qu’il Mmanque du personnel infirmier et que les hôpitaux
ne peuvent pas recruter faute de candidature...
a nièce, infirmière diplômée cette année 2020, a bénéficié d’un CDD de 2 mois et 27 jours à l’issue de son diplôme. Embauchée aux urgences du centre hospitalier régional universitaire (CHRU), elle espé-
rait pouvoir continuer soit par un renouvellement de CDD, soit par une embauche sous statut FPH (fonction publique hospi- talière). Malheureusement il n’en fut rien, aucun(e) collègue de sa promo n’a été embauché(e). Le CHRU n’embauche aucun infirmier alors que, depuis des années, les grèves de personnel dénoncent le manque cruel de personnel, de moyens et une mise en danger des malades liée aux restrictions budgétaires au nom de la seule logique économique...
Un plan de retour à l’équilibre s’est traduit par la suppres- sion de postes, de lits, un non-respect des effectifs réglemen- taires dans les blocs opératoires, etc. Aujourd’hui, ma nièce travaille comme aide-soignante dans un Ehpad car le seul contrat proposé comme infirmière était de 65 heures par mois... Elle a écumé les cliniques privées environnantes et s’est vue inscrite sur liste d’attente pour une
éventuelle embauche.
J’ai du mal à comprendre qu’une
jeune professionnelle, volontaire, prête à se former Covid, se trouve obligée de travailler comme aide-soignante car sans possibilité de trouver un travail en tant qu’infirmière à temps complet, la santé est traitée comme une marchan- dise régie par la seule logique écono- mique.
L. G., Brest (29)
    « Les journalistes ont le droit de rendre compte du travail des forces de police
Ce mercredi 4 novembre se poursuit en commission des lois de l’Assemblée natio- nale l’examen de la proposition de loi rela- tive à la “sécurité globale”. Son article 24
vise à interdire la diffusion publique d’images ou de vidéos de policiers ou de gendarmes en exercice. Une atteinte littérale à la liberté de la presse : la loi de 1881 qui garantit cette dernière prévoit d’ailleurs d’être modifiée en consé- quence.
Initiée par un député du MoDem et cinq députés LREM – dont Christophe Castaner et Jean-Michel Fauvergue, ancien commissaire de police et ancien chef du Raid –, cette proposi- tion de loi a été engagée sous “procédure accélé- rée” le 26 octobre (...). Nous publions ci-dessous une déclaration adoptée hier par l’assemblée générale de la Fédération européenne des jour- nalistes (FEJ), et réitérons notre position contre une telle entrave au travail des journalistes, à la liberté d’informer et au droit d’être informé.
“(...) Dans des déclarations à la presse et dans une audition à l’Assemblée nationale, ce lundi 2 novembre, l’actuel ministre de l’Inté- rieur, Gérald Darmanin, a confirmé que cette proposition de loi était réalisée en “parfaite col- laboration avec le gouvernement” dans le but de “renforcer la police”. Le ministre a souligné qu’il avait promis “de ne plus pouvoir diffuser les images de policiers et gendarmes sur les réseaux sociaux”.
Dans cette proposition de loi, il est prévu :
“Est puni d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende le fait de diffuser, par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support, dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique, l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police.”
Cette modification de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse va à l’encontre de toutes les dispositions prévues sur la liberté de la presse en Europe et menace d’empêcher les journalistes de faire tout simplement leur tra- vail.
Le Code sur la liberté de la presse pour la police, rédigé par le Centre européen de la liberté de la presse et des médias, et soutenu par la Fédération européenne des journalistes, affirme que : “Dans le cas d’agressions poli- cières ou de menaces contre des journalistes, la personne agressée échoue régulièrement à iden- tifier les agresseurs car les forces de police s’abs- tiennent souvent de porter des plaques d’identité. Combiné avec le faible niveau de motivation de la part du personnel de police pour témoigner contre leurs propres collègues, le fait que la police dans de nombreux pays ne peut pas être identi- fiée entrave une enquête approfondie de tels inci- dents. Les autorités nationales doivent accepter le fait que les journalistes ont le droit de rendre compte et informer sur la conduite de la police.”
Par conséquent, la Fédération européenne des journalistes, réunie en assemblée générale, demande au gouvernement et au Parlement français :
– de retirer ce projet de modification d’une des plus anciennes lois sur la liberté de la presse d’Europe ;
– de prendre en compte l’impérieuse néces- sité pour une démocratie digne de ce nom d’as- surer que l’action de ses forces de l’ordre pour la sécurité de tous les citoyens respecte les lois de la République, ainsi qu’il est tout aussi néces- saire de permettre à tous les journalistes d’exer- cer pleinement le droit d’informer, qui passe par l’observation et l’évaluation de l’action de ces forces de l’ordre, afin d’éviter toute impunité.
Le droit des citoyens à être informés ne peut s’affranchir de la possibilité que les journa- listes filment et diffusent l’action des forces de l’ordre.” » n
 DJe m’engage à regarder
le meeting...
e plus, la dernière TT
(n° 262, 28 octobre) est au top niveau ! J’ai beaucoup apprécié le traitement du
sujet des enseignants avec la ques- tion de l’hommage à Samuel Paty et les articles donnant la parole à des soignants.
N. S., Valence (26)
  Je suis conducteur routier, syndiqué à la Fédération
e fais partie de la seconde ligne nJ
ouverte. Étant abonné au journal, je vous la fais parvenir afin que vous en preniez connaissance.
Salutations.
« (...) Dans les conditions du confine-
ment et avec l’expérience du précédent,
il nous paraît essentiel que les restaurants routiers, relais routiers, ainsi que les stations-service autoroutières restent ouverts pour offrir un minimum de prestations aux routiers nationaux et internationaux.
La restauration et les sanitaires font partie intégrante d’une bonne hygiène de vie. Les conditions de travail, par- fois rudes en journée, méritent un repos journalier de qua- lité et réparateur.
Nous tenons à attirer votre attention afin que vous pre- niez en compte cette revendication dans vos prochaines prises de décision.
Les routiers sont le lien essentiel dans l’agriculture, l’in- dustrie, la grande distribution et les services. Ces travailleurs de deuxième ligne méritent une reconnaissance digne. »
H. G., Pézenas (34)
ationale des chauffeurs- routiers...
selon le président de la République. Notre syndicat attire l’attention des pouvoirs publics par une lettre
   Disparition
Nous venons de perdre dernièrement Michel Ferrier Dominique.
Ce camarade assez lourdement handicapé à la suite d’une agression participait dans la mesure de ses possibilités à l’activité du POID (collages, AG...) et suivait un GER pour adhérer à la TCI.
On croit prendre soin d’un camarade handicapé et c’est lui qui prend soin de nous : ce camarade nous envoyait de l’énergie !
Sincères condoléances à sa famille.
Le comité d’Épinal du POID et la cellule TCI
       LE COUP DE GUEULE DE ...
• MichelSenotier,instituteuretdirecteurd’écoleretraité,Rozay-en-Brie(77) •
  Lors de l’hommage rendu à Samuel Paty dans les établissements sco- laires, Blanquer, ministre préposé aux contre-réformes destructrices dans
l’Éducation nationale, a donc demandé que soit lue la Lettre aux instituteurs et institutrices de Jean Jaurès, texte publié dans La Dépêche de Toulouse en 1888. À juste titre, beaucoup ont pointé la gros- sière tartufferie du gouvernement fei- gnant de s’inscrire dans la continuité de Jaurès... qui a consacré sa vie au combat pour la République sociale. Des ensei- gnants, des historiens, des syndicalistes, des journalistes... ont aussi révélé que le texte avait été tronqué et même « tripa- touillé ». Ainsi, les paragraphes où Jaurès défend l’autonomie de l’enseignant et critique le recours excessif aux évalua- tions ont été supprimés. Dans un autre passage, « fierté » a été remplacé par « fermeté », mot n’apparaissant à aucun moment dans la lettre. Après l’affirma- tion de Jaurès : « Savoir lire vraiment sans hésitation comme nous lisons, vous
Jaurès, Blanquer et l’illettrisme...
et moi, c’est la clé de tout », les lignes sui- vantes ont également disparu du texte lu par Macron à la Sorbonne et de celui initialement transmis aux établisse- ments scolaires : « (...) Ce n’est pas seu- lement à la campagne qu’on ne sait lire qu’à peu près, c’est-à-dire pas du tout ; à Paris même, j’en ai qui quittent l’école sans que je puisse affirmer qu’ils sachent lire... », passage dans lequel Jaurès relate les propos d’un directeur d’école de Belleville. Pourquoi retirer ces lignes ? « Passage trop daté », a tenté d’argumen- ter le ministre. Selon lui, il s’agirait donc d’une question dépassée parce que réso- lue ? La réalité est tout autre. Les ensei- gnants et les parents d’élèves le savent : le confinement du printemps dernier a multiplié les situations de retard dans les apprentissages des élèves. Le gouverne- ment n’a accordé aucun moyen supplé- mentaire pour recruter des enseignants afin de dédoubler les classes et organi- ser le soutien aux élèves en difficulté. Il aggrave encore la situation qui, au fil
des années, a vu les conditions d’ensei- gnement se dégrader à tous les niveaux. Les conséquences en sont dramatiques. Elles frappent principalement, à la cam- pagne comme à la ville, les enfants des familles populaires. L’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANCI) révèle qu’en 2020 7 % de la population âgée de 18 à 65 ans, ayant été scolarisée en France, est en situation d’illettrisme, soit 2 500 000 personnes en métropole ! Pour Macron et Blanquer, il est indispensable de tenter de cacher cette catastrophe à la population. Et donc nécessaire d’évi- ter de placer la question de la maîtrise de la lecture sous les projecteurs (...). La même semaine, le gouvernement a décrété que, les livres n’étant pas des « produits essentiels » (sic), les librairies seraient fermées pendant le confine- ment. Blanquer et Macron mènent avec acharnement des politiques qui, en même temps, s’en prennent à l’enfance, à la jeunesse, au droit à l’instruction et à la culture. n
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