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William Christie et les chanteurs saluant à la fin du concert



                     La soirée du samedi, dans la belle cour des Hospices, qui est un privilège lorsque le temps le
                     permet,  était consacrée à Semele oratorio profane en trois actes de Haendel sur un texte de
                     William Congreve d’après les Métamorphoses d’Ovide, créé le 10 février 1744 au Royal
                     Opera House de Covent Garden à Londres, avec le Chœur de chambre de Namur, et le
                     Millenium Orchestra sous la direction de Leonardo Garcia Alarcon, avec notamment Ana
                     Maria Labin, soprano, Dara Savinova, alto et Andreas Wolf, basse.

                     Même si le plein air change l’audition par l’absence de réverbération du son, la chaleur ou
                     l’humidité pour les instruments, les vols d’oiseaux chantant voire quelques bourrasques ou
                     les échos d’un feu d’artifice, le résultat est tout à fait convaincant et réussi.

                     En version de concert, qui évite une mise en scène farfelue pour un opéra qui n’en est pas
                     un, la force du chœur, toujours très au point, et la limpidité de l’exécution orchestrale mené
                     avec génie par Alarcon, qui est tout à son affaire, nous gratifie d’une restitution sensible et
                     nuancée,  soulignant  le  dialogue  entre  les  chanteurs,  le  chœur  et  les  instrumentistes,  la
                     partition fourmillant d’effets figuralistes.

                     Ana Maria Labin, Semele, convint dans les airs de bravoure mais manque de lisibilté selon
                     l’évolution du texte. Dara Savinova, Ino et Junon, et Andreas Wolf, Cadmus Somnus et le
                     Grand Prêtre, sont remarquables de présence, de tempérament et d’agilité. Quant au contre-
                     ténor Lawrence Zazzo, Athamas, j’ai trouvé une projection insuffisante, peut-être due à
                     l’extérieur, et gênant par d’inutiles mimiques qui ne font rire que le béotien.






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