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Le premier chœur est accompagné des cordes, le deuxième par des bois, la basse continue
                     étant assurée par un violone (sorte de viole de gambe) et l’orgue, le choral, quant à lui, étant
                     chanté à l’unisson des deux chœurs, soit à quatre voix, a capella.
                     Le texte du choral est la dernière strophe de l’hymne de Luther, adaptation du Veni Sancte
                     Spiritus catholique chanté à la Pentecôte.
                     Sa mélodie est issue d’une musique anonyme du XV° siècle pour l’hymne Adesto Sancte
                     Spiritus.

                     Puis nous entendons le motet, parfois listé par erreur dans les cantates, BWV 118 « O Jesu
                     Christ, mein Lebens Licht », écrit en 1736-1737 pour trois solistes, alto ténor et basse, et un
                     chœur à quatre voix. Il y a deux versions d’instrumentation, la première, donnée à ce concert,
                     pour trompette, cornet à bouquin, trombone et orgue, la seconde, remaniée 10 ans plus tard,
                     (BWV 118b) pour cordes, trompette et orgue.
                     Le texte semble être de Martin Behm :
                     O Jésus-Christ, lumière de ma vie,
                     Mon asile, mon réconfort, mon espoir,
                     Sur la terre je ne suis que de passage,
                     Et je plie sous le poids des péchés…

                     Lui succède le motet BWV 229 « Komm, Jesu, komm », écrit au plus tard en 1731 puisque
                     si la partition autographe est perdue, une copie de la main d’un élève de Bach, Christoph
                     Nichelmann,  est  conservée  à  la  Bibliothèque  d’état  de  Berlin,  or  cet  élève  a  quitté  la
                     Thomasschule en 1731.
                     Il est communément admis que ce motet a été écrit pour les funérailles de Johann Schmid,
                     éminent théologien mort à Leipzig en 1731.
                     C’est le seul motet qui ne contient ni texte de la Bible, ni fugue.
                     Le texte est repris d’un aria funèbre écrit par Paul Thymich mis en musique par Johann
                     Schelle en 1684, lui-même Thomaskantor de Leipzig, à l’occasion de la disparition de Jacob
                     Thomasius, professeur d’université et philosophe.
                     Viens, Jésus, viens, mon corps est las,
                     Ma force ne cesse de décliner,
                     J’aspire à la paix ;
                     L’âpre chemin est trop dur pour moi !
                     Viens, viens, je veux m’abandonner à toi,
                     Tu es le vrai chemin, la vérité et la vie.
                     Bach fait plus appel à la polychoralité, c’est-à-dire le jeu entre les deux chœurs à quatre voix,
                     qu’à la polyphonie.
                     On notera aussi la montée mélodique des sopranos sur le mot « weg » (chemin) qui s’étire
                     sur plus d’une octave, représentant la montée des chrétiens au monde invisible après le
                     passage de la mort.

                     Une respiration est donnée aux chanteurs, l’entracte étant supprimé, avec le choral BWV 610
                     à l’orgue seul, joué à l’orgue à tourelles de Quentin Blumenroeder créé en 2019 pour Château
                     de Versailles Spectacles.
                     Il s’agit d’un choral en do mineur pour le temps de Noël, issu de l’Orgelbüchlein, qui se
                     termine par une tierce picarde alors qu’il est très rapide, les doubles croches se succédant
                     quasiment sans cesse.







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