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LES MOTETS DE JEAN-SEBASTIEN BACH
                                              Par La Chapelle Harmonique
                                               Direction Vincent Tournet
                               A la chapelle de château de Versailles, le dimanche 4 juillet 2021


                                                                  Par Bernard Levassor de Charmoy




                     Concert du dimanche 21 juin 2020 reporté au 4 juillet 2021 en la chapelle du château de
                     Versailles,  dont  les  superbes  travaux  de  restauration  extérieure  viennent  de  se  terminer,
                     Château  de  Versailles  Spectacles  donnait  le  très  beau  programme  des  motets  de  Jean-
                     Sébastien  Bach  (1685-1750)  par  La  Chapelle  Harmonique  sous  la  direction  de  Valentin
                     Tournet, avec Hélène Walter et Anna-Lena Elbert sopranos, William Shelton alto, Benjamin
                     Glaubitz ténor et Christian Immler basse.

                     Ces sept motets sont des chefs-d’œuvre particuliers dans le catalogue du kantor. Composés
                     à Leipzig de 1723, année de son arrivée à Saint Thomas, à la fin des années 1730, ils étaient
                     destinés à des services funèbres de personnalités de la ville. Leur écriture, le plus souvent
                     pour double chœur et instruments, est assez remarquable et la profondeur des sentiments
                     qu’ils expriment fait qu’ils sont restés au répertoire de Saint Thomas où W.A. Mozart, qui en
                     a été marqué, les a entendus en 1789. Leur succès ne s’est pas démenti depuis.

                     Le concert a commencé avec le motet BWV 225 « Singet den Herne in neues Lied », créé en
                     1727 :
                     Chantez au Seigneur un nouveau chant,
                     Que l’assemblée des Saints le glorifie…
                     fondé sur le psaume 149, un hymne du XVI° siècle et le psaume 150.
                     Il  est  techniquement  le  plus  difficile  du  fait  de  la  complexité  du  contrepoint  et  des
                     oppositions.
                     Les deux chœurs se réunissent pour la fugue finale à l’unisson :
                     Louez le Seigneur pour ses hauts faits,
                     Louez-le en son immense majesté !
                     Que tout ce qui respire loue le Seigneur,
                     Alléluia.
                     Elle est exposée en sens inverse de celle du premier chœur, savoir : basse, ténor, alto et
                     soprano,  dans  un  rythme  ternaire  proche  du  passepied.  Gilles  Cantagrel,  dans  son  bel
                     ouvrage sur les Passions et Motets de Bach, paru en 2011 chez Arthème Fayard, indique qu’il
                     s’agit d’une sorte de « transe spirituelle, unissant les deux chœurs dans une même harmonie ».

                     Le motet BWV 226 « Der Geist hilft unser Schwachheit auf » a suivi. Écrit en 1729 pour les
                     funérailles de Johann Ernesti, recteur de la Thomasschule de Leipzig où Bach enseignait,
                     théologien et philosophe réputé.
                     Le texte est issu de l’Épître aux romains (Rm VIII, 26) :
                     L’Esprit vient en aide à notre faiblesse,
                     Car nous ne savons pas ce qu’il convient,
                     De demander dans nos prières…





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