Page 69 - Le grimoire de Catherine
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copeaux, des nappes et serviettes en patchwork, des couverts à pattes de crabes,
etc…
Travailler de ses mains n’étaient pas facile, la gouge est redoutable, les acides
n’avaient qu’une idée, celle de s’évader de leur flacon .Et la couture, quelle science
de précision, pire que celle de la géométrie.
Le travail terminé, ils s’adressèrent aux chouettes environnantes afin qu’elles
distribuent les invitations car il est de notoriété publique qu’elles aiment rendre service.
La table formée par les volets était drapée de tissus aux couleurs nuancées par leurs
expositions tantôt au soleil, tantôt à la pluie. En son centre, en majesté, trônait le
fameux vélo transformé grâce à son guidon en un dieu-cerf protecteur.
Des saladiers d’herbes folles étaient disposés ça et là, tout à côté, des coupelles
sentaient bon le thé d’écorces de racines. Tout était prêt. On entendit des
bruissements de feuilles, des craquements de branchages, les invités avaient répondu
à l’appel.
« -Que la fête commence ! » s’écria Sylvestre
« -Où en est ce devoir de géométrie ? » hurla le professeur !!!
Tout bascula, tout disparut, il sursauta et fit tomber son livre préféré qu’il dissimulait
sur ses genoux.
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