Page 97 - Le grimoire de Catherine
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Mon nouvel ami velu me raconta tout cela une lueur malicieuse dans les yeux, j’imagine
que lui aussi est amoureux et que ce loup doit être une belle demoiselle !
Je comprenais maintenant la frayeur ambiante. Tous ces végétaux allaient disparaitre
envahis par les herbes folles qui ne respectent rien et s’installent où bon leur semble.
Et moi j’attendais d’être seule pour lire la pancarte suivante : « Ici bientôt un nouveau
parking à votre disposition». La situation était alarmante. Il fallait agir vite !et redonner
vie à cet espace souffrant de désamour ! L’heure était maintenant à l’action, l’attente
n’avait que trop duré !
Arracher, bêcher la terre, ramasser tout ce que les passants aiment balancer par-
dessus la haie comme les canettes de soda et les emballages en plastic. Tout fut mis
en place pour contrecarrer le projet des « bétonneurs ». J’attirai vite les curieux.
Chacun y allait de sa petite idée, utiliser cet espace pour en faire un boulodrome, une
promenade pour chiens frustrés, un espace ombragé d’un arbre à palabres …
Que seraient devenus nos légumes face à ces projets ? Personne n’avait réellement
envie de s’en priver. Ainsi naquit l’idée de réaliser un jardin solidaire. Chaque
participant se munit d’un compas et traça un cercle délimitant ainsi ses semis
légumineux, en son centre un petit panneau indiquait que dans ce lieu dorénavant tout
se partageait. Les poireaux, les courgettes, tout se mit à reverdir, je ne sais ce qu’il
advint de la robe à petits pois !
SOciété, il est temps, secouons l’indifférence
LIesse, il est temps ,essaimons des jours heureux
DAIgnons regarder faiblesses et abandons
REgroupons –nous dans une chaine pleine d’espoir.
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