Page 9 - regards d'un promeneur à paris - 2ieme partie
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« Histoire de bouleaux »
Les bouleaux alignés dessinaient la frontière Je ne suis en Russie, mais au parc à Paris.
entre le camp, les barbelés, le froid et…rien. Je contemple tranquille cette foret de bois blanc
Quand tu franchis le bois, d’un coté la prière où les images des écrivains me sourient
de l’autre la toundra et le vide Sibérien. (le fantôme de l’un d’eux dort sur un banc).
Emprisonnés à tort, mélangés aux bandits Je n’ai fait que lire, je n’ai jamais vécu
ces hommes libres n’avaient plus que les vers l’enfer du Goulag ou la prison des camps.
pour se souvenir d’avant, de la belle vie Livres et pages je les ai lues et relues
où les mots passionnés se noyaient dans les verres. alors je songe à l’hiver en plein printemps.
Fuir était un rêve, mais écrire sans trêve Les arbres dans ce parc redessinent un monde
faire passer bien au-delà des barrières où au moins pour un temps, on nous laisse aimer
ces livres interdits , en partager la sève les chemins sans frontières, le vent sans la peur
voila la vraie revanche de ces hommes fiers. le bonheur infiniment fragile d’exister.
c’est un rêve bien naïf qui m’a traversé
promenant à Bercy à côté de la seine
qui sait peut être un jour au cœur de l’été
© Erick Gaussens Hillwater - 2023 les hommes verront que les frontières sont vaine