Page 13 - regards d'un promeneur à paris - 2ieme partie
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« Un livre sur un banc »



                                Préambule

            Parfois on se dit la frontière impossible.               Il voulait partager, ce brave ami,                            Le chaland est timide devant ces étranges félibres,

            On sait sa présence, on sait sa rigueur.                 la beauté qui l’avait tant abreuvé.                           qui écrivent des rondeaux, quatrains, ou vers
                                                                                                                                   libres.
            Au-delà, il y a tant de lumières et de fleurs,           Il espérait, sans vouloir l’imposer,


            qu’on veut la croire transparente, invisible.            qu’un jeune curieux en ferait profit.
                                                                                                                                   Ces livres, plein de mots oubliés et bien souvent
                            Développement
                                                                                                                                   tristes,
            Sur un banc un livre abandonné,                          Mais aux Buttes Chaumont, comme ailleurs,
                                                                                                                                   vivent poussiéreux, bord de Seine, chez les
            les oiseaux vont-ils le picorer ?                        le monde Poésie est un territoire étranger.                   bouquinistes.


            Pas sûr qu’ils aient de l’appétit                        Souvenirs d’école, impressions mélangées :

            pour un recueil de poésies !                             « ce n’est pas pour moi, j’en ai un peu peur ».               On les contemple de loin sans trop s’approcher,

                                                                                                                                   les laissant à leur sort dans la cellophane fanée.

            Un vieux professeur l’y a laissé.                        Franchir le seuil, enjamber la barrière                                                   Coda


            Sa couleur jaune étant frappante,                        Se pencher et ouvrir le livre de poésies                      Alors on se dit non ce n’est pas possible !

            il se disait : elle est intrigante,                      Mettre un pied dans ce mystérieux pays :                      Eux voient la lumière et respirent les fleurs !

            un passant attentif sera tenté !                         « Non je ne peux pas, haute est la frontière. »               Il suffit seulement d’ouvrir un peu son cœur


                                                                                                                                   pour que s’évanouisse cette frontière invisible.







  © Erick Gaussens Hillwater - 2023
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