Page 128 - J'aime autant te hair
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Je n’en crois pas mes oreilles, Charles Magnus qui veut faire un don
                      aux enfants, décidément il ne cessera de me surprendre. À moins que tout
                      ça, ne soit que de la comédie. Ce qui est plus probable je confirme.
                             _ Bien sûr que si, suivez-moi.

                             Une seule exploitation agricole donne du lait, le beurre, les œufs
                      nécessaires à chacune des maisons. Je remarque aussi que les terrains qui
                      séparent ces maisons sont utilisés à la culture maraichère et fournissent les
                      légumes.
                             Nous traversons la cour en direction du bureau du directeur. Le vieil
                      homme nous installe sur des chaises cantilevers, avant de s’asseoir à son

                      tour derrière une table en bois rouge.
                             _ Je suis le révérend Philippe Massengo, c’est moi qui suis
                      responsable des lieux. Nous donnons à ces jeunes non seulement
                      l’enseignement, mais une éducation morale, pour façonner les cœurs et les
                      sentiments, aussi bien que les cerveaux. L’enfant trouvera là des maitres

                      qui ne seront pas seulement des maitres, mais des éducateurs aimant les
                      enfants et venus vers eux parce qu’ils seront convaincus de la beauté de
                      leur tâche. Nous avons fragmenté l’orphelinat en sections autonome,
                      indépendantes les unes des autres et réunies cependant sur certains points.
                      Nous possédons dorénavant deux cent cinquante pupilles, divisés en
                      groupes d’une trentaine, chacun étant élevé dans un pavillon spécial
                      confié à deux éducateurs.

                             _ Tout ça m’a l’air correcte. Renchérit Charles.
                             _ Nous avons ainsi tous les avantages économiques de la
                      collectivité, tout en évitant l’écueil éducatif qu’elle présente dans les
                      grands orphelinats. Quelque fois plusieurs enfants sont réunis et vivent
                      une vie de discipline sans attrait et, pourrait-on dire, antihumaine. Nous

                      avons d’autres avantages du système collectif.
                             _ Je suis curieux d’apprendre ça.
                             _ Nous possédons désormais une infirmerie, un pavillon
                      d’isolement pour les malades, communs à toutes les maisons. Un docteur
                      est attaché à l’orphelinat, car nous avons une pharmacie, un laboratoire et
                      un service de désinfection communs à tous. J’ai fait construire l’an
                      dernier, une Maison Commune qui possède une grande salle où nous

                      réunissons nos pupilles des différentes maisons pour de petites fêtes, des
                      conférences avec projections lumineuses, des séances de cinématographie.
                             Je sens que la discussion a l’air passionnante pour Charles, qui sans
                      doute éprouve un besoin manifeste de faire un don dans un orphelinat. Ce
                      n’était donc pas un leurre. Je l’ai peut-être jugé un peu trop vite.





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