Page 125 - J'aime autant te hair
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Dan reprend le flambeau de la conversation et m’explique en détails
ce qui s’est réellement passé.
_ Le médecin spécialiste en chirurgie, nous a expliqué qu’il était
indispensable de procéder à cette opération, au risque de vous perdre
toutes les deux. Mais ce n’est pas tout, bien que ta maladie était de nature
héréditaire, nous avons également déceler l’évolution d’un impétigo, qui
forcément t’aurait transformé physiquement. Tout ça n’explique pas
comment tu as pu le contracter, si ce n’est de ma faute. Je suis désolé
Helena, mais c’est moi qui t’est transmis cette maladie quand tu étais
enfant. Tu n’as jamais su à quoi tu ressemblais, dans le fond celle que tu
voyais dans le miroir, n’était que le reflet d’une fille qui n’est pas toi.
C’est alors que ton cerveau fut implanté dans le crane de Lucy, ça n’a pas
été facile au début, mais nous t’aimons tellement qu’il était évident que le
risque de te perdre, ne serait comparable à celui de te voir évoluer dans la
peau d’une autre. Helena, les souvenirs t’appartiennent, cependant ce
corps n’est pas le tien, c’est celui de Lucy. Je suis responsable de tout ce
qui t’arrive en ce moment, crois-moi chaque jour je maudis le ciel, mais à
ma place tu aurais fait la même chose et j’ai fait le choix de te garder
auprès de nous.
MAIS C’EST HORRIBLE JE N’EN CROIS PAS UN MOT.
_ C’est pour te sauver la vie que nous l’avions fait, et comme
Brandon était en partie responsable de ce miracle, j’ai tenu à ce qu’il
puisse revoir sa femme une dernière fois, quoique les souvenirs n’étaient
plus à elle. Je devais à tout prix t’emmener à cet hôtel, mais pardonne moi
de t’avoir caché la vérité Helena. C’était difficile pour nous tous de te voir
mourir, sans tenter l’impossible.
Je reste de marbre, la peau livide, comme bloquée dans un nuage,
j’ai du mal à redescendre sur terre. Mon ventre gargouille, je plaque une
main contre ma bouche pour ne pas vomir. Je n’arrive plus du tout à
respirer, les larmes me piquent. À genoux, je ne tiens plus en place, mes
convulsions sont de plus en plus violentes. Je sens une silhouette se
rapprocher de moi, mais je lui fais signe d’arrêter, sachant d’ores et déjà
que Brandon voulait m’aider à me relever. Quand je parviens enfin à
reprendre mes esprits, je peux lire de la compassion dans les yeux de ceux
qui m’ont infligé, cette blessure en plein cœur.
_ Comment n’ai-je pas su que...
_ Avant que tu ne sois admise aux urgences, nous t’avions
convaincu qu’il s’agissait d’un traitement consistant à retirer les croûtes
avec de l'eau savonneuse et à appliquer des onguents à base
d'antibiotiques, car nous espérions que l'impétigo disparaisse sans laisser
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