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             Lundi 10 Févrierr 2020


                                                                                          Théâtre amazigh
                              "Menteur.com"
                        Nouvelle pièce de la
                      coopérative théâtrale                           APPEL À LA FORMATION

                et artistique, les Nomades                              DES ANIMATEURS DES

              La coopérative culturelle et artistique les no-
            mades à présenté, à la maison de la culture de
            Bejaia, la générale de sa nouvelle pièce, intitulée  COOPÉRATIVES ET ASSOCIATIONS
            : « Menteur.com ». Ecrite par Mourad Senoussi et
            mise en scène par l’ancienne comédienne du T.R.
            Bejaia puis du T.N.A, Linda Salem, la pièce est un  Des dramaturges et chercheurs en théâtre ont insisté samedi à Batna sur l’importance
            réquisitoire contre la cyberdépendance et l’ad-  de la formation des animateurs des coopératives et associations de théâtre amazigh activant
            diction que développe certains individus autant                                     à travers le pays.
            envers le téléphone que l’ordinateur et les ré-
                                                           ors d’une confé-
            seaux sociaux. « Malha », rôle campé par Souad
                                                           rence animée en
            Hanniz et son mari (Mohamed Ferchouli), un
                                                      Lmarge du 11ème
            couple frais émoulus en ont appris les risques et
                                                      festival culturel natio-
            les conséquences à leur dépend, passant d’une
                                                      nal de théâtre d’expres-
            idylle prometteuse à une rupture dramatique. Par
                                                      sion amazigh (3 au 11
            lassitude et dépit, la jeune mariée, étudiante en
                                                      février), les interve-
            informatique, voyant les rapports compulsif de
                                                      nants ont considéré
            son époux, un porteur de projet ANSEJ avec les
                                                      que les jeunes comé-
            réseaux sociaux et les sites de rencontres jette
                                                      diens et metteurs en
            l’éponge. Au-delà, de son addiction obsession-
                                                      scène des associations
            nelle, elle est surtout brisée par les mensonges
                                                      et coopératives de ce
            qu’elle endure et la légèreté immature de son
                                                      genre de théâtre ont
            compagnon, qui entretient des rapports virtuels
                                                      besoin de formation
            denses avec une flopée de jeunes filles. A la
                                                      pour se parfaire.
            longue se sentant trahie et minée par la solitude
                                                      Pour l’artiste Ali Dje-
            et l’isolement, elle rompt le cordon de leur union,
                                                      bara, le festival de
            pourtant voulue sacrée à l’origine. Pour autant
                                                      Batna est une opportu-
            Mohamed, bien que conscient du chemin choisi
                                                      nité pour connaitre ces  culture et par les théâ-  festival de théâtre ama-  dien ainsi que sur le  les entraves à la pro-
            n’en démord pas , entretenant sa passion jusqu’à
                                                      associations, leur travail  tres régionaux.  Le réa-  zigh, Salim Souhali, a  rapprochement des va-  duction et la distribu-
            la furie, poussant sa dépendance jusqu’à utiliser
                                                      et leurs potentialités en  lisateur et comédien  indiqué que le com-  riantes de la langue  tion théâtrales.  Au
            son ordinateur et son téléphone dans les toi-
                                                      dépit de la faiblesse de  Abdelkader Azouz de  missariat du festival a  amazighe. La rencontre  total, 16 troupes théâ-
            lettes et y rester cloitrer. Et lorsque Malha quitte
                                                      leurs moyens. Ces as-  Tamanrasset a évoqué  proposé à la tutelle un  a évoqué l’histoire du  trales dont quatre des
            le foyer, il en est dépité mais n’en meurt pas. Au
                                                      sociations doivent être  le parcours de cer-  stage de formation na-  théâtre algérien avant  théâtres  régionaux
            fond, il finit par trouver un motif à se réjouir,
                                                      soutenues par la for-  taines associations à  tional au bénéficie des  et après l’indépen-  concourent  durant
            croyant se libérer d’une relation devenue pour
                                                      mation et le soutien à  l’instar de "Cri de  jeunes associations de  dance et son devenir à  cette 11ème édition du
            lui trop brimante. La pièce a été déclinée sur un
                                                      la distribution de leurs  scène" de Tamanrasset  théâtre avec des ate-  l’heure des nouvelles  festival culturel natio-
            ton linéaire et léger, relevée par un humour caus-
                                                      spectacles par le biais  que le manque de  liers thématiques sur la  technologies de l’infor-  nal du théâtre d’expres-
            tique des comédiens. Ce qui a transformé ce qui
                                                      notamment du fonds   moyens a contraint à  mise en scène, écriture  mation et de la com-  sion amazighe dont la
            aurait pu être un drame en une anecdote de
                                                      de soutien à la créati-  s’absenter de ce festi-  théâtral, la scénogra-  munication  et  des  clôture aura lieu mardi
            chaumière.
                                                      vité du ministère de la  val. Le commissaire du  phie et l’art du comé-  réseaux sociaux outre  prochain.
                                                                               Alger
                                  Abbas Righi rend hommage au maître
                                              du Malouf Kaddour Darsouni
            Le chanteur andalou Abbas Righi a rendu  Righi devant le public qui a accueilli cet  époustouflant d’énergie, a livré une pres-  "Zaouia Rahmania" et à l’association "El
            à Alger un vibrant hommage à son mentor,  "aveu de grand homme", avec des youyous  tation pleine, où il a généreusement mis en  Aqiqia El Aissaouia" où il s’est imprégné du
            Cheikh Kaddour Darsouni, un des maîtres  et une salve d’applaudissements.  valeur le patrimoine musical du registre  genre soufi, il opte pour le malouf qui de-
            formateur de la chanson malouf, à travers  Accompagné par une dizaine de musi-  constantinois, faisant part, tout en sourire,  viendra vite son genre de prédilection.
            un cocktail de chansons dans le genre  ciens-virtuoses dont Samir Benkredera au  de son "bonheur" de chanter pour un pu-  En 2002, il intègre l’association des "Elèves
            constantinois.                      violon et Hakim Benchafra au qanun, l’ar-  blic "aussi réceptif et accueillant". Cédant  de l’Institut du Malouf", dirigée alors par
            Le nombreux public de l’Opéra d’Alger a  tiste a interprété avec une voix présente et  au déhanchement, les spectateurs, ont ac-  Cheikh Kaddour Darsouni qui verra vite en
            pu apprécier deux heures et demie durant,  étoffée, "Nouba Raml K’bir- Chems el  compagné le chanteur durant tout le long  lui une "future grande voix" et l’initiera à la
            un florilège de chansons malouf, brillam-  âchiya", "premier enseignement" du maître  du concert en battant la mesure avec les  maitrise de la percussion, préalable néces-
            ment interprétées par Abbas Righi, venu en  à son élève, a encore expliqué Abbas Righi.  mains et en reprenant ses refrains.  saire à l’acquisition d’une bonne musica-
            "élève", a-t-il déclaré, pour dire "merci" à  Parmi la quinzaine de pièces qui ont  Présents à la cérémonie, les proches et les  lité. Quelques années plus tard, il est
            son maître, Cheikh Kaddour Darsouni qui  constitué le programme de la soirée,  membres de la famille de Cheikh Kaddour  chanteur et luthiste de son propre orches-
            lui aura "tout appris", selon lui.  "Chems el âchiya", "âla ch’houb el âchiya",  Darsouni se sont vu remettre le trophée  tre pour arriver au prix de plusieurs années
            Absent à cet hommage pour "des raisons  "Boâd ad’diyar", "Bah istibari", "Harramtou  honorifique, la compilation en quatre CD  de travail à participer à nombre de mani-
            de santé", Cheikh Kaddour Darsouni, en-  bik nouâssi", "Lawn el assel", "Dhalma",  du chanteur ainsi que quelques cadeaux  festations artistiques en Algérie et à
            seignant et fin pédagogue a formé "quatre  "men fraggh’zali", "?chiq menhoun", "Sid  symboliques par Abbas Righi et le direc-  l'étranger notamment, au Kazakhstan,
            générations d’artistes", entre musiciens et  Et’taleb", "Hamma ya Hamma" et "Ksen-  teur de l'Opéra d'Alger, Noureddine  Corée du Sud, Japon, Tunisie, Canada et au
            interprètes. Lui rendre hommage à Alger  tina". Les sonorités aigues des violons et  Saoudi sous les applaudissements et les  Qatar entre autre. Abbas Righi compte sur
            est une manière de "donner à cet évène-  du nay (flûte arabe), la densité des notes  youyous de l'assistance.  le marché quatre albums, "Mejrouh"
            ment qui compte beaucoup pour moi",  émises par le Oud et la cadence rythmique  Né en 1984, Abbas Righi s’est dès son  (2010),"Zadni hwak ghram" (2012), "Ama
            une dimension extralocale, a expliqué l'ar-  maintenue par les "Nekkaret" (petite per-  jeune âge intéressé à la musique anda-  sebba lahbab" (2016), "Salah Bey", (2017)
            tiste.                              cussion à deux tambours), ont dessiné  louse dans sa variante malouf qui constitue  et une "synthèse" de quatre CD sur la
            "C’est grâce à lui (Cheikh Kaddour Dar-  dans l’espace de la salle les traits et donné  l’Ecole de Constantine, aux côtés de celles  chanson constantinoise "dans ses diffé-
            souni) que je suis devant vous ce soir ( ), je  le ton du genre Malouf. Dans une am-  des genres, "Senâa" à Alger et "El Gher-  rents genres", selon l’artiste, présentée
            lui dois toute ma carrière", a déclaré Abbas  biance de grands soirs, Abbas Righi,  nati" à Tlemcen. Après un passage à la  sous le titre de, "Couleurs de Constantine".
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