Page 85 - ENDIRE N°5 OCTOBRE17
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JOUR 20 : LA MARSEILLAISE AU BOUT DE L’EFFORT
Ma dernière grosse journée. 180 kilomètres à franchir pour rallier Limatambo et ainsi terminer demain
en douceur avec une mini étape de 70 bornes. Je me prends à envisager de tenter le coup et d’en finir
d'une traite. Ça c'est toujours ce que l'on se dit le matin alors que l’on est encore frais. Ensuite les
choses évoluent. La principale difficulté du jour est, après Anbacay, un col de 60 kilomètres de long ! Il
tiendra ses promesses avec en prime d’incessantes files de camions qui me doublent. Je monte en
essayant de distraire mon esprit pour occulter le trop lent chapelet des kilomètres Après le sommet et
une nouvelle interminable descente, je traverse Curahuasi quand j'entends retentir discrètement la
Marseillaise. Soudain on m'interpelle. Ce sont Axel et Léticia,de l'organisation, venus à ma rencontre afin
de prendre quelques photos. Cela me fait super plaisir de les retrouver, leur gentillesse étant à la
hauteur de leur professionnalisme et c'est peu dire ! Au bout de dix minutes je repars et j’ai du mal à
réaliser que demain l’aventure sera finie. A certains moments elle m’a paru tellement inaccessible que
je peine à croire qu’il ne me reste plus que quelles encablures à parcourir. J’arrive à Limatambo en
nocturne, soulagé de voir les lumières de la ville se profiler étant donné la densité du trafic sur cette
route étroite. Je bataille un peu pour trouver un hôtel mais tout finit par s'arranger. En me couchant, je
ne mets pas de réveil. Je ne suis pas à quelques heures près.
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