Page 3 - Des ailes pour le Brésil
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Mais c'est la France et ses valeurs ancestrales qui l’attendent,
                  en 1946, à l’âge de neuf ans.
                  La  fréquentation  d’une  mère  croyante  et  musicienne  forge  son

                  caractère et lui donne le goût de la musique classique.
                  Une bénédiction !
                  Certes, il y a ces passages jubilatoires où l’on retrouve Patrick au
                  Kenya jeté dans le « panier à salade » réservée aux fauves, ou titillant

                  la curiosité musicale d’un prince égyptien.
                  D’autres expériences sont poignantes, comme celle du crash d’un
                  avion à Athènes où nous sommes gratifiés du mélange d’horreur et

                  de compassion.
                  Aujourd’hui, Patrick décide de nous faire voyager par ses récits, avec
                  ce souci de se rapprocher le plus possible des faits bruts.
                  Il n’a pas attendu  l’Internet pour savoir  que  cette planète est  un

                  village.  Acheter  un  terrain  en  friche  dans  le  Nordeste  semi-aride
                  brésilien ? Pas de problème : c’est la porte à côté.
                  Pour  qui  a  fait  le  tour  de  la  planète  de  nombreuses  fois,  8  000

                  kilomètres (distance qui sépare Paris de Fortaleza) ne sont pas la
                  « mer à boire ».
                   Mais  pour  se  résoudre  à  se  saisir  de  la  pelle  et  de  la  bêche  de
                  défricheur, il aura fallu l’amour d’une femme.

                  Pas n’importe laquelle.
                  Une  sorte  de  fée  sortie  d’Alice  au  Pays  des  Merveilles,  dont  la
                  blondeur scintillante l’éblouit au détour d’un étal sur le marché de

                  la petite ville de « Cascavel » à 30 Km au sud - est de Fortaleza.
                  Alors le globe-trotter se métamorphosa en « bandeiras », comme on
                  appelle au Brésil ces pionniers défricheurs de forêts tropicales.
                  Avec le soutien indéfectible de sa vaillante compagne, son travail

                  acharné porta ses fruits.
                   Quels fruits ! Du fin fond de la brousse, on voit s’ériger une maison,
                  coquette, un parc resplendissant de palmiers aux couleurs et aux

                  formes variées, inconnues au Brésil.
                  Car Patrick est un développeur invétéré : il aime « faire naître ».
                  Il a fait cela toute sa vie.
                   Il se transforma – à la force du poignet, c'est le cas de le dire - en

                  chercheur agronome, travaillant avec opiniâtreté une terre pleine de
                  mystères.
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