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(2 ATA ou atmosphère absolue) jusqu’à la surface (1 ATA) subit une diminution relative de moitié de la pression ambiante. Conformément à la loi de Boyle-Mariotte, tout volume d’air qui ne ressort pas librement des poumons variera de façon inversement proportionnelle, donc augmentera du double. Ainsi, si notre plongeur retient sa respira- tion lors de cette remontée ou si une obstruction est présente dans le poumon (bronchospasme, bouchon de mucus), une surexpansion pulmonaire peut survenir. On parle alors d’un barotraumatisme pulmonaire. Cette surexpansion dans les tissus provoquera des ruptures des tissus pulmonaires. Une différentielle de pression d’aussi peu que celle engendrée par une remontée rapide de 1,3 m avec expiration bloquée peut provoquer un barotrau- matisme pulmonaire. Les dommages aux tissus pulmonaires peuvent engendrer un passage d’air dans l’enveloppe du poumon (pneumothorax), dans l’espace où se trouve le cœur (pneumomé- diastin) et/ou directement dans les vaisseaux capillaires, puis en circulation artérielle.
La loi de Dalton nous indique que la pression totale d’un mélange gazeux est égale à la somme des pressions partielles de chacun des gaz qui composent ce mélange. Ainsi, durant une plongée, notre corps sera exposé à une pression partielle de gaz inerte (l’azote) qui augmentera proportion- nellement avec la pression ambiante. Ce gaz inerte passera en solution dans le sang et dans tous les tissus du corps humain, jusqu’à l’atteinte d’un état de saturation (loi de Henry). Lors de la remontée, la réduction de la pression ambiante fera que ce gaz dissous passera à l’état de bulles dans le sang et les tissus. Si ce processus se fait de façon graduelle, le gaz inerte pourra être éliminé par les
échanges dans le système pulmonaire. Toutefois, si la charge de gaz inerte est très importante et/ou que la réduction de pression ambiante est trop rapide, l’accident de décompression peut survenir.
Les signes et symptômes
L’embolie gazeuse artérielle engendre des symp- tômes neurologiques graves qui surviennent rapidement à la suite de la plongée, habituellement dans les 10 premières minutes. Ces symptômes peuvent être : perte de conscience, convulsions, paralysie, trouble de vision, trouble du langage et de la pensée.
L’accident de décompression est relié à l’absorp- tion du gaz inerte dans l’organisme. Cette absorp- tion est fonction de la profondeur et de la durée de la plongée. Les symptômes se manifestent généralement dans les six premières heures après la plongée. Or, parfois, il y a une période de latence, qui peut aller jusqu’à 24 heures. L’ac- cident de décompression peut toucher différents systèmes du corps humain : musculo-squelettique, nerveux central et périphérique, cardio-pulmonaire, auditif (oreille interne), cutané et lymphatique.
Le système musculo-squelettique
Les douleurs articulaires et périarticulaires sont un des symptômes les plus fréquents de l’acci- dent de décompression, ce symptôme étant rap- porté chez 68 % des victimes dans une récente étude. Le mécanisme sous-jacent à ces douleurs est encore nébuleux. Il est clair qu’il ne s’agit pas de bulles de gaz inerte dans les articulations, car il n’y a pas de circulation sanguine dans l’espace
Console de la chambre hyperbare multiplace de l’Hôtel-Dieu de Lévis
En Profondeur – Vol. 16, no 3 13