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Dossier spécial + Caisson pour les
Sas médical servant à acheminer différents objets à l’intérieur du caisson
soins intensifs
16 En Profondeur – Vol. 16, no 3
Le traitement
L’administration d’oxygène est essentielle dans les premiers soins au plongeur qui présente des signes et symptômes pouvant suggérer une mala- die de décompression. La seule contre-indication à administrer de l’oxygène à haute concentration est la présence d’une maladie pulmonaire chro- nique sévère avec rétention chronique de gaz carbonique. Mais ce type de patient ne devrait pas se retrouver parmi les adeptes de plongée sous-marine. L’administration d’oxygène à haute concentration aura un double effet bénéfique : contrer l’ischémie (souffrance tissulaire en oxy- gène) causée par l’occlusion provoquée par les bulles d’azote et accélérer l’élimination pulmo- naire de l’azote par contre-diffusion.
Le traitement définitif de la maladie de décom- pression est bien sûr l’oxygénothérapie hyperbare, c’est-à-dire le traitement en caisson hyperbare. L’oxygénothérapie hyperbare agira sur plusieurs aspects :
• réduction du volume des bulles de gaz inerte;
• augmentation substantielle de l’oxygène dis- sous dans le plasma et les tissus, venant ainsi
contrer la souffrance tissulaire en oxygène;
• augmentationdelavitessed’éliminationdugaz
inerte par contre-diffusion dans les poumons;
• effets anti-in ammatoires, qui viennent contrer l’insulte secondaire de la maladie de décompres- sion (p. ex. : réduction de l’œdème tissulaire et
de la cascade in ammatoire).
La maladie de décompression est avant tout un phénomène ischémique. Donc, comme toute condi- tion où il y a un manque d’oxygène dans les tissus, le temps compte. Les chances de récupération complète sont plus grandes si l’on peut adminis- trer le traitement hyperbare dans les six premières heures depuis l’apparition des symptômes. Une réponse positive à l’oxygénothérapie hyperbare peut être observée même après un délai, mais les chances diminuent avec les heures qui passent.
Malheureusement, trop souvent, les plongeurs vont nier leurs symptômes. Les plongeurs victimes d’une maladie de décompression tenteront de se convaincre qu’il y a sûrement une autre explica- tion pour les malaises ressentis et ils tarderont à consulter. Quelles peuvent être les raisons de ce déni : crainte de passer plusieurs heures dans un caisson hyperbare ou peur de se faire dire qu’ils ne pourront plus plonger? Il y a sûrement plus de risques qu’ils ne puissent plus plonger si leur mala- die de décompression n’est pas traitée rapidement et s’ils en conservent des séquelles... Ces séquelles pourraient aussi limiter grandement leurs activités quotidiennes pour le reste de leur vie.
La prévention
Très fréquemment, le plongeur qui ressent des symptômes suggestifs d’un accident de décom- pression aura comme premier ré exe de se référer à son ordinateur de plongée. Le plongeur tentera de se rassurer en se disant que ce ne peut pas être
La santé du plongeur


































































































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