Page 35 - Rebelle-Santé n° 201
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rencontre
Thermes de Gréoux-les-Bains, troisième station thermale en France, renommée du temps des Celtes. Les Romains utilisèrent les eaux jaillies des rochers en aménageant conduites et puits.
UN PEU dE lECTUrE
- Nos ancêtres les Gaulois, de Renée Grimaud (Éditions Ouest-France). 18,50 €. - Druides, de Georges Bertin et Paul Verdier (Éditions de l’Apart). D’occasion sur internet à partir de 6,40 €. - Les druides, les sociétés initiatiques celtiques contem- poraines, de Michel Raoult (Éditions du Rocher). D’occa- sion sur internet à partir de 8 €.
CONTACT
Myriam Philibert – 16, rue Genty – 84240 La Motte- d’Aigues. Originaire d’Auvergne, Myriam Philibert fut archéologue au Puy-en-Velay durant de nombreuses années avant de travailler pour la direction des Antiquités (recherches archéologiques) à Aix-en-Provence. Auteur de nom- breux ouvrages, elle écrit des articles et donne des conférences dans la France entière.
Le lierre terrestre (hedera helix) était le remède de la rate ; ses feuilles étaient utilisées pour les brûlures. Le millepertuis (hypericum perforatum) était, bien sûr, la plus recherchée des plantes de la Saint-Jean (ramas- sées au solstice d’été) !
Le gui (uisucos), plante emblématique des Gaulois, a remplacé la loranthe, disparue d’Europe et qui nous vient désormais de Chine ; elle soignait le cœur, tout comme notre viscum album...
Et les oculistes, alors ?
Ces druides étaient excessivement doués dans la médecine des yeux : leur réputation d’oculistes était reconnue dans le monde entier de cette époque celtique. Des petites trousses d’instruments de chirurgie contenant scalpel, trépan, tarière, forceps, sondes, canules, scies, curette, aiguilles et crochets (agrafes) ont été retrouvées sur différents sites archéologiques pour en attester. On peut à présent les voir dans certains musées, notamment dans celui de Strasbourg.
Parlez-nous des eaux thermales...
Leur grand domaine, c’était l’hydrothérapie, en effet ! Ils connaissaient fort bien les bienfaits des eaux thermales, très nombreuses à cette époque. Les villes d’eau telles Aix-les-Bains, Rennes-les- Bains, La Bourboule étaient très prisées. Les eaux bienfaitrices étaient souvent consacrées à Apollon, le dieu guérisseur des Grecs et des Romains. On a aussi retrouvé des petits autels ou oratoires consacrés aux déesses des eaux – Divona, par exemple, qui a donné son nom à Divonne-les-Bains.
À Gréoux-les-Bains, en Haute-Provence, où les curistes affluent toujours pour soigner leur arthrose et les voies respiratoires, Gaulois et Romains venaient « prendre les eaux » – de nombreux vestiges en attestent. Ces eaux étaient déjà renommées à l’époque celtique – d’où le nom de Gresilium (eau de la douleur).
Et, qu’en est-il de nos jours ? Trouve-t-on toujours des druides ?!
Oui ! Un mouvement néo-druidique existe toujours bel et bien. C’est un peu secret et ne rentre pas qui veut dans ces assemblées. C’est au XVIIe siècle qu’un engouement pour le celtisme a vu le jour, notamment avec la redécouverte de Stonehenge (voir photo ci- dessous), et se sont alors constitués des « bosquets », en parallèle aux loges maçonniques. Deux cent ans plus tard, les Bretons ont repris le flambeau et le druidisme s’est développé en France.
Il avait été occulté entre les XIIe et XVIIe siècles – années durant lesquelles il ne s’était rien passé. Il y avait des sorcières, surtout dans les campagnes, mais pas de mouvement organisé. Elles ont vite disparu à l’arrivée de l’Ordre des médecins. Mais les rebouteux existent toujours ; ils sont eux aussi issus de la même tradition populaire. Le néo-druidisme est savant et technique, et toujours actif.
Interview réalisée par Natalie Georges
Stonehenge, cercles de pierres dans le sud de l’Angleterre
Rebelle-Santé N° 201	35
©NG


































































































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