Page 12 - Rebelle-Santé n° 234 - Extait
P. 12

 RENCONTRE
 34 Rebelle-Santé N° 234
Campbon (Loire Atlantique)
 (l’arbre, l’arbuste et l’herbacée), la mise en place de points de vue (comme la vue sur le jardin depuis la fenêtre d’une chambre, par exemple), l’accessibilité (pour que le jardin soit praticable), et enfin l’esthétisme, même s’il ne s’agit pas de participer à un concours d’ornement.
Toutefois, autour de critères, le jardin thérapeutique ne saurait être un jardin sur mesure, qui renverrait les usagers à leur vulnérabilité, et qui par conséquent les stigmatiserait : le jardin ne doit pas devenir un espace médicalisé. En réalité, ce qui définit les jardins de soin, c’est un système de valeurs et d’objectifs qui associe, autour d’un projet commun, les professionnels de santé ou éducatifs avec les usagers.
En quoi consistent les ateliers proposés au sein de ces jardins ?
Tout dépend des situations. Dans ce type de jardins, aucune activité ne doit jamais être imposée, ce qui serait contreproductif, mais au contraire décidée en concertation entre les usagers et les médiateurs. L’en- vie des usagers prime toujours. Car malgré l’enthou- siasme des équipes professionnelles, si ceux qui déci- dent ne sont pas ceux qui pratiqueront le jardin, le projet ne marchera pas. Selon les objectifs fixés, on peut ensuite imaginer des activités liées à la pratique
du jardinage, mais aussi des activités pour favoriser la contemplation, la méditation ou encore aménager des espaces de convivialité. Certain.e.s n’ont pas du tout envie de mettre les mains dans la terre, mais veulent simplement aller au jardin pour s’asseoir sur un banc ou à l’ombre d’un arbre pour observer et écouter ce qui se passe autour.
Concrètement, pour travailler sur les addictions ali- mentaires, on peut réfléchir à des activités autour d’un potager, proposer d’apprendre à cultiver et cuisiner les légumes du jardin.
Pour les personnes fatigables, on privilégiera des bacs en hauteur. De même, si on veut faciliter la récolte des fruits, on peut placer des grillages autour du tronc des arbres, pour que, quand les fruits tombent, il n’y ait pas besoin de se baisser pour les ramasser.
La perte de l’odorat est un symptôme fréquent chez les toxicomanes. On peut donc imaginer des ateliers autour des plantes aromatiques.
De même, pour diminuer le stress et l’anxiété, on choi- sira plutôt un environnement en couleurs froides, avec des végétaux bleus, verts et blancs qui ont des vertus apaisantes, on aménagera des espaces pour s’isoler, des bancs, des recoins.
Au contraire, si on veut développer le lien social, on installera des lieux agréables de partage ou de pique-nique, etc. Et surtout, les activités au jardin sont
 © Martine Guenanten





















































































   10   11   12   13   14