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  RENCONTRE
 Jardin thérapeutique - Le Mans 2017
pensées sur toute l’année, pas seulement aux beaux jours. Travailler avec les saisons apporte beaucoup aux personnes en manque de repères.
Comment vous êtes-vous engagée dans cette voie ?
Mon père était exploitant agricole. J’ai grandi à la campagne et j’ai toujours été attirée par l’environne- ment et les jardins en général. Au départ, je voulais de- venir paysagiste. J’ai découvert le concept des jardins thérapeutiques quand je suis entrée au lycée agricole Jules Rieffel à Saint-Herblain, juste à côté de Nantes. Il y avait une association d’élèves, « les écorespon- sables », qui proposait de participer bénévolement à divers projets autour du développement durable. On pouvait choisir de s’occuper des ruches, d’une volière de réhabilitation d’oiseaux sauvages blessés, mais éga- lement se consacrer au jardin thérapeutique qui avait été aménagé sur le terrain du lycée, en lien avec une maison de retraite. Le but était de proposer des activi- tés aux personnes âgées aux beaux jours et, en période hivernale, on allait les voir avec notre matériel. Je me suis investie pendant trois ans là-dessus, et j’ai adoré le lien qu’on pouvait faire entre les activités de jar- dinage et un public en position de vulnérabilité, que ce soit au niveau moteur, mais aussi psychologique, avec des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. C’est ainsi que je me suis initiée à l’hortithérapie et à la médiation végétale.
Passionnée par ce concept, j’ai commencé à m’infor- mer et j’ai poursuivi ma formation dans ce sens. Pour mieux connaître les plantes, j’ai suivi un BTS de pro- duction horticole à Angers pendant 2 ans et, à cette
occasion, j’ai pu participer à un concours organisé par la Fondation Truffaut sur le thème des jardins thérapeutiques dont je suis sortie lauréate, ce qui m’a permis de rencontrer tous ceux qui commençaient à faire émerger l’idée des jardins thérapeutiques en France.
Avec cet élan, je suis partie créer un jardin thérapeu- tique au Mans, pendant un service civique de dix mois, dans un foyer de vie qui accueillait des adultes en situation de handicap mental. J’ai voulu poursuivre ensuite mes études en licence professionnelle, pour me former à l’accompagnement des publics vulné- rables, élargir mes connaissances théoriques sur les différentes situations. C’était captivant car, plus j’en apprenais sur le handicap, les maladies, les addic- tions, plus je faisais le lien avec mes expériences de jardin thérapeutique.
Aujourd’hui, je suis éducatrice spécialisée auprès d’ados au sein de l’Institut médico-éducatif de l'asso- ciation Marie Moreau à Saint-Nazaire.
Pourquoi faire un tour de France des jardins thérapeutiques ?
Cela fait maintenant dix ans que je m’intéresse à ces jardins. J’ai d’abord eu envie de concevoir mon propre jardin d’accueil, « le Jardin des Maux’passants », et j’ai commencé par créer une page sur les réseaux so- ciaux, pour mettre en avant mes avancées dans ces domaines, partager mes recherches et mes tâtonne- ments, mais aussi entrer en contact avec d’autres por- teurs de projets qui associent leur démarche éducative ou thérapeutique à des jardins.
 Rebelle-Santé N° 234 35
© Romane Glotain






















































































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