Page 13 - Revue de Presse FAT
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                                    PAYS :  France
                                    TYPE :  Web Grand Public

        24 juin 2017 - 03:00                                                                      > Version en ligne








                     Le tour de France de l’agroécologie




                                           « J’étais le trésorier de la campagne de Nicolas Hulot à la
                                           présidentielle, raconte Maxime de Rostolan. Le 6 juillet 2016, il a
                                           renoncé à y aller. Et le 7, j’ai décidé que l’on ferait le Fermes d’avenir
                                           tour ! » En quelques années, et à seulement 36 ans, Maxime de
                                           Rostolan s’est imposé comme l’une des grandes figures françaises de
                                           l’agroécologie. Ingénieur de formation, ce Parisien a lancé en 2014,
                                           sur une surface d’1,4 hectare, la ferme maraîchère de la Bourdaisière
                                           en Touraine. L’idée était simple et ambitieuse : produire en étant plus
                                           bio que bio (non seulement en supprimant les produits chimiques,
                     mais aussi en limitant au maximum les énergies fossiles), montrer « qu’être agriculteur, ce n’est
                     pas juste avoir un gros tracteur… » et démontrer surtout que « l’agroécologie est plus rentable que
                     l’agriculture traditionnelle ».
                     « On veut faire la révolution »
                     De cette expérience est née l’association Fermes d’avenir, qui pourrait prendre la forme d’un
                     réseau d’exploitations, regroupées autour d’une charte, d’ici décembre. Et cette association
                     organise donc cet été le premier Fermes d’avenir tour (FAT). Ce tour de France a débuté ce
                     15 juin à Metz. Il s’achèvera le 17 septembre à Rochecorbon (Indre-et-Loire), au terme de 29
                     étapes et 3 800 kilomètres. Chaque étape dure trois jours. Chaque fois, le FAT installe un village
                     avec des stands, de la restauration (un menu local et bio pour dix euros), la visite (gratuite)
                     d’exploitations et d’initiatives locales (voir ci-dessous), des conférences, des documentaires, des
                     concerts… Bref, c’est à la fois festif et constructif.
                     L’Alsace est une destination privilégiée : sur les trois mois que dure le Tour, le FAT y séjourne
                     neuf jours. Les étapes deux et trois ont eu lieu à Schopperten (du 18 au 20 juin) et Obernai (de
                     mercredi à hier) et l’étape quatre fait halte à Ungersheim entre aujourd’hui et lundi (voir
                     ci-contre). La caravane du FAT se compose d’une quarantaine de personnes. Certains festivaliers,
                     baptisés « fatibulants », vont d’étape en étape (une centaine de kilomètres en moyenne) à vélo.
                     L’un d’eux a promis de pédaler sur la totalité du parcours…
                     « Le projet Fermes d’avenir a trois objectifs, précise Maxime de Rostolan, présent sur l’étape
                     d’Obernai. D’abord, la recherche et le développement : à la Bourdaisière, mais aussi sur deux
                     fermes de 70 hectares que l’on est en train de créer en Lorraine et en Île-de-France. On veut ainsi
                     montrer que la permaculture et l’agroécologie ne marchent pas seulement avec les petites
                     exploitations. Ensuite, l’accompagnement, la formation, le conseil… Enfin, le lobbying. »
                     Concernant ce dernier aspect, on imagine que l’entrée au gouvernement de Nicolas Hulot pourrait
                     ouvrir quelques portes… « Je suis optimiste, assure Maxime de Rostolan. On est à un moment où
                     tout peut arriver… » Dans le même temps, son discours se fait volontiers alarmiste : « L’agriculture
                     chimique nous envoie dans le mur. Dans un siècle, est-ce qu’il y aura encore des hommes sur
                     cette planète ?… Mon vœu, c’est qu’il n’y ait plus de pesticides dans ce que l’on mangera dans
                     vingt ans… » L’allusion fait sourire autour de lui : Rostolan est filmé en quasi-permanence dans le
                     cadre d’un documentaire réalisé par l’actrice Hélène Médigue. Le titre du film : On a vingt ans
                     pour changer le monde.
                     « Vingt ans pour changer le monde »
                     Le FAT permet de tout à la fois de porter un message, et donc de susciter des vocations (« Car on
                     veut faire la révolution, mais la seule arme qu’on a, c’est le nombre »), de « braquer les
                     projecteurs » sur les très nombreuses initiatives locales « qui montrent que c’est possible » et de
                     « collecter les attentes et les besoins du terrain ».
                     Est-ce que ce FAT est viable ? « Le budget est estimé à un million d’euros, et on a bénéficié de
                     400 000 € subventions de divers partenaires, précise Rostolan. Le reste devrait provenir des








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